Blocages dans les écoles : certains parents optent pour le privé
Après un mois sans classe pour leurs enfants, certains parents ont pris la décision radicale de changer leurs enfants d’école en cours d’année, direction, le privé.
Les demandes d’inscription sont nombreuses en ce moment dans les écoles privées, indiquent les chefs d’établissement, mais il est trop tôt pour dire dans quelle mesure les parents ont été influencés dans leur choix par la mobilisation dans l’éducation en Guadeloupe au cours de laquelle de nombreux établissements ont été bloqués durant plusieurs semaines.
Ce mois de janvier passé à "devoir jongler" entre leurs horaires de bureau et la garde de leurs enfants, ou à devoir se transformer eux-mêmes en professeurs, a décidé certains parents à franchir un cap : mettre leur progéniture en école privée.
Les cas sont-ils nombreux ? Pour certains chefs d’établissements, « nous avons beaucoup de dossiers déposés en ce moment, mais cela n'est pas significatif car nous avons toujours beaucoup de demandes».
«Il y a un peu plus de demandes tout de même, cette année », selon un directeur des Abymes, qui affirme que « certaines classes sont déjà bouclées » et que « les blocages » pendant des semaines font partie des raisons avancées par certains parents.
Dans un autre établissement des Abymes, à l’école Massabielle 2, sur 10 nouveaux arrivants en janvier, les grèves sont évoquées par la moitié des parents. En effet, selon Cynthia Lebreton, la chef d’établissement, « cinq élèves sont venus précisément du fait des grèves » , leurs parents étant « particulièrement agacés des grèves » et exprimant leur « peur que leur enfant ne rattrape pas » le retard accumulé.
Mettre son enfant dans le privé, ce n’était pas la volonté de Marie, maman d’une collégienne en 5e au Gosier, mais les derniers événements l’ont décidée à le faire « dès que possible ». Marie explique son choix :« au moins dans un autre établissement, on pourra récupérer les cours qui ont déjà été faits ». Et même si l'école a repris, Marie n'est « pas du tout persuadée que ça ne va pas se reproduire là , peut-être même dans 15 jours ».
« Je croyais en l’école républicaine, en la mixité sociale, mais là je n’y crois plus je préfère une école qui ouvre tous les matins », dit-elle encore avec amertume. Marie se dit même « en colère » de « devoir payer une école parce que l’école de la République ne suffit pas. » Aujourd’hui Marie attend des réponses à ses demandes d'inscription. Si sa fille n’a pas de place maintenant dans un établissement privé, qu’à cela ne tienne, elle se positionne déjà pour la rentrée prochaine.
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