L’aéroport veut « garder le cap » malgré la crise
« Envolons nous en toute confiance vers 2021 » : voilà le slogan de l’aéroport Pôle Caraïbes cette année après avoir eu les ailes coupées en 2020 . Les dirigeants de l’aéroport ont évoqué, ce vendredi, un « élan brisé » à cause de la Covid, lors d’une rencontre avec leurs partenaires. L’occasion de dresser les bilans et perspectives de ces années marquées par la crise sanitaire.
C’était un exercice de haute voltige pour les dirigeants de l’aéroport que de montrer en toute transparence les mauvais chiffres de 2020, tout en insistant à la fois sur les compétences qui ont permis de « garder le cap » mais aussi sur leur « confiance » en l’avenir. La direction de l’aéroport a ainsi évoqué l’espoir de voir un ciel plus dégagé à plus ou moins long terme, malgré de nouvelles restrictions, qui peuvent apparaître, disparaitre et réapparaitre du jour au lendemain, comme en 2020.
Un « élan brisé » en 2020
Alors que 2019 était une année record en termes de trafic, les dirigeants ont déploré, vendredi, « un élan brisé » en 2020.
Le trafic passagers a chuté de 49 % : pour retrouver ce niveau de fréquentation il faut remonter à 1988 (moins de 1 270 000 passagers ont ainsi transité par Pôle Caraïbes en 2020).
Le chiffre d’affaires de Pôle Caraïbes a été divisé par deux avec une perte de 22 millions d'euros.
Par ailleurs, 100 millions d’euros d’investissements ont été gelés. La poursuite de l'agrandissement de l’aéroport sera en effet conditionné à une reprise du trafic et de meilleurs résultats d’ici 2023.
Cependant, certains travaux de maintenance, « obligatoires », vont bien démarrer en 2021, à l’image de la réfection de la piste, « au 2e semestre ».
De nouvelles restrictions
A ce jour, avec les nouvelles restrictions et l’apparition des nouveaux variants, les perspectives sont incertaines pour l’aéroport. Concernant la septaine et le motif impérieux (bientôt de nouveau obligatoire pour se rendre dans l’archipel), Alain Bièvre, le Président du Directoire de la société aéroportuaire Guadeloupe Pôle Caraïbes évoque les mois de « juin et novembre » 2020 : « on avait les mêmes contraintes ».
Il s’attend ainsi d’expérience à un trafic passagers « qui ne dépassera pas 30% de l’activité que l’on fait traditionnellement en ce début d’année ». Cependant, « l’aéroport comme les compagnies aériennes comprennent ces décisions », avec l’espoir qu’à cette période succède une nouvelle « embellie » comme celle connue à partir du 15 décembre 2020.
« Banquiers je vous aime ! »
La Direction de l’aéroport entend bien « garder le cap » et retrouver, à terme, les bons chiffres des années passées. Selon les projections, Alain Bièvre, espère retrouver « en 2025 » le trafic de 2019 et créer alors « encore plus de valeurs ».
« Mesdames Messieurs les banquiers je vous aime on n’a jamais eu autant besoin de vous, on vous soigne ! » a-t-il lancé avec humour à certains membres de l’assemblée.
Du fait de la crise, l’aéroport a contracté de nouvelles dettes à hauteur de "33 millions d’euros" en 2020. Cette année-là, si les aides de l’Etat ont « permis de tenir » et garder la trésorerie à flot, « il faudra bien rembourser » l’argent dû, a souligné Alain Bièvre. Le dirigeant attend l’annonce de « mesures complémentaires » pour passer ce cap difficile.
« On hypothèque un peu l’avenir » a-t-il ainsi déclaré.
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