La médiation du crédit bancaire, un dispositif encore trop peu connu
Ce mardi 24 juin, la presse était invitée à l’IEDOM Guadeloupe (Institut d'Émission des Départements d'Outre-mer), afin de rencontrer Frédéric Visnovsky, médiateur national du crédit à la Banque de France, de passage en Guadeloupe. L’occasion de faire davantage connaître le dispositif de la médiation du crédit bancaire, qui vient en aide aux entreprises.
Dans le cadre de sa tournée en France, le médiateur national et chargé de la résolution bancaire pour la Banque de France, Frédéric Visnovsky, est présent en Guadeloupe. L’occasion de se faire connaître et de faire connaître la médiation du crédit aux différents acteurs économiques du territoire.
Un accompagnement des entreprises
La médiation du crédit est un dispositif créé en 2008. Géré par la Banque de France et les instituts d’émission d’outre-mer, il intervient lorsqu’une entreprise rencontre un problème d’accès au crédit bancaire.
Très sollicité au moment de sa création, et également lors de la crise sanitaire liée à la Covid, son activité s’est depuis réduite.
Pendant la période Covid, on comptait 14 000 bénéficiaires de ce dispositif au niveau national. En 2024, ils n’étaient plus que 1 300 au niveau national, et seulement 6 en Guadeloupe.
Un chiffre faible qui s’explique par le faible taux de demandes de crédit, mais aussi parce que les banques continuent de les accorder. Le ralentissement de l’activité économique des entreprises explique également une demande plus faible de crédit de manière générale.
À travers sa tournée de France, le médiateur national, Frédéric Visnovsky, souhaite donc faire connaître la médiation du crédit, qui est soit méconnue, soit sollicitée trop tardivement par les entreprises.
Grâce à son expertise en analyse financière, la médiation du crédit permet pourtant un accompagnement précieux pour les entreprises en difficulté.
On a des chefs d'entreprise qui, soit n'ont pas le temps, soit n'ont pas la compétence, soit sont dans le déni de leurs difficultés, voire peuvent avoir honte de faire état de leurs difficultés. L'idée, c'est donc d'inverser la logique et de mobiliser les différents acteurs — experts-comptables, banques, administration — pour aller au-devant du chef d'entreprise et l'alerter dès qu’on identifie un élément de fragilité. Les solutions, c’est de faire en sorte que chaque acteur, qui dispose à un moment donné d’une information sur une fragilité, sensibilise le chef d’entreprise, lui indique où il peut se rendre, quel diagnostic il peut demander, quel accompagnement il peut solliciter, afin que les dispositifs d’aide disponibles soient mobilisés suffisamment tôt.
Un besoin pour les TPE
En Guadeloupe, la plupart des entreprises qui optent pour ce dispositif sont des TPE (très petites entreprises), plus particulièrement dans le secteur du BTP.
Mais il convient de rappeler que la médiation, qui facilite l’accès au crédit bancaire, ne contribue pas à fragiliser davantage des entreprises déjà en grande difficulté. C’est ce que souligne David Fardel, directeur adjoint de l’IEDOM Guadeloupe :
Il ne s'agit pas de soutenir une entreprise qui va déposer le bilan. Ici en Guadeloupe, on a plutôt des entreprises de petite ou moyenne taille, notamment dans le secteur du BTP, car elles ont des besoins prégnants en trésorerie et en financement de court terme. Nous intervenons dans des situations où il y a plusieurs établissements bancaires impliqués. Faire appel à nous, c’est aussi permettre de rassembler tous les banquiers autour de la même table et de souligner qu’il est dans l’intérêt de tous de maintenir l’activité de la société.
Au-delà de la médiation pour l’obtention d’un crédit, ce dispositif peut également intervenir dans le cadre de crédits déjà existants, pour la restructuration de prêts ou encore celle du PGE (prêt garanti par l’État).
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