Filière canne : la colère ne faiblit pas
Le dossier de la canne présente plusieurs discordances encore ce lundi 26 février. Alors que la réunion de vendredi avec les autorités semblait prometteuse, des tensions apparaissent entre les acteurs de la filière. Le tout sur fond d’une mobilisation qui se prépare du côté des planteurs.
Des perspectives prometteuses pour la filière canne en Guadeloupe. C'est ainsi que l'on peut résumer la rencontre du 23 février dernier entre les présidents des collectivités régionale et départementale, le préfet de la région Guadeloupe et les planteurs. Les trois institutions ont souligné l'importance cruciale de la filière canne dans l'économie agricole de la Guadeloupe, ainsi que son rôle vital dans l'aménagement de notre territoire.
Ils en ont profité pour rappeler les mesures déjà mises en œuvre dans un communiqué commun, notamment l'augmentation significative de la rémunération à la tonne de cannes pour les planteurs, avec une hausse sans précédent de 30 %. Cette augmentation portera la rémunération à 109 € la tonne en Guadeloupe continentale et à 99,59 € la tonne à Marie-Galante pour l'année 2024. De plus, la quasi-totalité de la prime bagasse sera désormais reversée aux planteurs, soit un supplément de 1,90€ par tonne, démontrant ainsi un engagement accru envers leur bien être financier.
Nécessité de moderniser
Les industriels se sont également engagés à partager la valeur et les bénéfices générés par les différents coproduits de la canne. Un protocole spécifique sera établi pour formaliser cet engagement, soulignant ainsi une collaboration étroite entre les acteurs de la filière.
Pour ce qui concerne les aspects techniques et économiques, un travail de contrôle et d'expertise sera entrepris, impliquant des experts provenant de divers horizons pour garantir une approche holistique. Ce travail portera sur la méthode et le protocole de mesure ainsi que sur la formule de calcul de la richesse saccharimétrique à long terme.
L’État, la Région et le Département reconnaissent donc la nécessité de moderniser la filière en améliorant les rendements, en structurant les exploitations et en approfondissant la connaissance des sols. Un comité de suivi sera mis en place pour superviser ces initiatives et assurer leur progression. Enfin, l'urgence économique d'un lancement de campagne selon le calendrier convenu, a été soulignée, mettant en lumière la nécessité de maintenir un élan positif dans le secteur.
Des tensions entre les acteurs
Par ailleurs, dans cet épineux dossier de la canne, on apprend que Ferdy Créantor, le Président du GIE CANNE se désolidarise des actions entreprises par l’un de ses membres en l’occurrence la SICA UDCAG, Q=qui ne serait plus en phase avec ses valeurs et ses engagements.
Dans un courrier daté du 16 février que nous nous sommes procuré, le président du GIE Cannes s'est adressé à celui de l'IGUACANNE. Il fustige un petit groupe d'opposants réunis au sein du collectif et qui conteste injustement la signature de la nouvelle convention qui, pour lui, est le signe d'une avancée remarquable pour la profession. Ferdy Créantor n'a pas apprécié le retard du démarrage de la récolte 2023 ni le blocage de Gardel. Il pointe clairement le positionnement douteux, selon lui, du président de la SICA UDECAG, Roméo Meynard, qui :
N'a cessé de vilipender et de dénigrer les accords cosignés par le GIE Cannes, en parfaite connivence avec ses amis du collectif qu'il manœuvre à sa guise.
Il rappelle que durant la dernière campagne, le GIE Canne a tout fait pour ramener à la raison celui qu'il qualifie de dissident. Il rappelle enfin, que le conseil d'administration du GIE Canne, réuni le 12 février dernier, a dressé le constat des dérives répétitives de son membre dissident et a ainsi acté que la SICA UDECAG, de par « ses actions et prises de position déviantes et diffamatoires envers les signataires de la nouvelle Convention, s'est mise d'elle-même à l'écart du GIE Canne et a pris la décision de poursuivre censément sa mission avec la SICAMA, la SICAGRA, la SICADEG, se désolidarisant ainsi du positionnement douteux de membres dissidents3.
Du côté des planteurs
Enfin, du côté des planteurs, la colère ne faiblit pas. Réunis en assemblée ce dimanche 25 février à Petit-Canal, ils ont prévu de durcir le ton. Eugène Mardivirin vice-président du collectif des agriculteurs KDA
On reste mobilisés plus que jamais. J'estime qu’on a mis du lait sur le feu et ça commence à être en ébullition. Donc les planteurs commencent à ne plus avoir peur et commencent à se sentir plus motivés. Les gens qui ont annoncé le démarrage de la récolte, ils vont prendre leurs responsabilités.
Un rassemblement est prévu ce mardi 27 février matin devant l’usine de Gardel.
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