Sundays, un court métrage entre vrai rêve et fausse réalité

Par 31/03/2015 - 20:04 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:38

Il nous arrive parfois de prendre des claques visuelles au détour d'une vidéo sur internet, de ressentir un profond sentiment de béatitude devant le travail que certains peuvent accomplir avec peu de moyens. Et c'est le cas quand on regarde "Sundays". Réalisé par un jeune réalisateur, Mischa Rozema, ce film de 15 minutes a tellement séduit Hollywood que la société Warner en a acheté les droits pour en faire un long métrage.

    Sundays, un court métrage entre vrai rêve et fausse réalité
Qu'est-ce que vous feriez avec 51.000 dollars (environ 47.500 euros) ? On peut acheter une belle voiture, refaire sa cuisine, partir au bout du monde pour un long voyage. Mischa Rozema, lui, fait des courts-métrages. Mais celui qu'il vient de sortir va donner de quoi réfléchir à la Warner. Une des plus grosses sociétés de production cinématographique des Etats-Unis vient de toquer à la porte de ce jeune réalisateur pour acheter les droits de "Sundays".

Ce court métrage dure 15 minutes. On commence très fort, dans un futur sombre, ultra automatisé et chaotique. Pluie de satellites sur Terre, crash d'avion, éruption solaire... Et un homme. Un fonctionnaire qui se pose des questions sur le monde qui l'entoure. Ses incohérences. La voix-off qui nous récite ses pensées d'un son métallique, froid, est omniprésente. On suit son évolution dans ce monde qui semble sec, ou le béton a pris le pas sur la nature. Et ses questions incessantes. Sur le bien, le mal, l'amour, sur la réalité qui l'entoure et qui n'est pas réelle du tout. Sa prise de conscience et son rejet de ce monde, de ses idéologies. Et enfin sa quête à la recherche de cette réalité, de sa personnalité que lui-même ne reconnait plus.

Le synopsis peut sembler un peu "vu et revu" pour un adepte des films catastrophes. Mais soyons réalistes : Il a un budget vraiment petit (à titre de comparaison, le budget du court métrage d'animation "Mr. Hublot", Oscar dans sa catégorie, a couté 250.000 dollars) les scènes sont dignes d'un blockbuster hollywoodien (on repense beaucoup à Matrix, à "2012") mais surtout cette touche de Neil Blomkamp (District 9, Elysium ou plus récemment Chappie) qui fait parler les images à la place de la voix-off. Les effets spéciaux sont vraiment réalistes, l'intrigue nous pousse à suivre ce film jusqu'au bout, et enfin la musique... Puissante, sombre, directement dans la lignée d'un Hans Zimmer.

Je vous invite à vous faire votre propre opinion de ce petit bijou (ici en Version Originale) qui oscille entre scènes d'apocalypses et recherche de la réalité. Quinze minutes de bonheur visuel pour ceux qui aiment ce genre de films.(Et ici la Version sous-titrée en Français)
Thibault Rodrigue
@thibaulteduardo