« L'accès à la Soufrière n'est pas interdit mais il y a des endroits très dangereux »

Par 03/05/2024 - 12:46 • Mis à jour le 04/05/2024 - 15:52

Le préfet de la Guadeloupe a pris hier, jeudi 2 mai, un arrêté d’interdiction et de sécurité au Sommet de la Soufrière. Ce matin, les principaux acteurs avaient rendez-vous au pied du volcan, pour faire œuvre de pédagogie.

    « L'accès à la Soufrière n'est pas interdit mais il y a des endroits très dangereux »
Préfet et autorités au pied du Volcan La Soufrière.

La Soufrière va bien mais reste un volcan actif et dangereux. Il faut donc redoubler de vigilance et de prudence mais aussi respecter les consignes de sécurité.

C'est ce qui ressort de la conférence de presse donnée par le Préfet de Région Xavier Lefort, ce matin sur le massif au pied du cratère, après l'arrêté publié ce jeudi 2 mai.

Le représentant de l'Etat avait à ses côtés, le Directeur de l'Observatoire, la Directrice du Parc National, la Drajes (Délégation régionale académique à la jeunesse, à l'engagement et aux sports), les forces de l'ordre, de sécurité, de prévention et d'intervention de même que l'association des guides de moyenne montagne. 

L'arrêté entré en application hier n'est qu'un arrêté de sensibilisation et de prévention. L'accès au Massif du volcan de la Soufrière reste toujours possible mais son cadrage a été resserré.

C’est ce qu’explique Xavier Lefort, le préfet de Guadeloupe

Nous n’interdisons pas l’accès à la Soufrière et ne sommes pas en train de parler d’un risque d’éruption de la Soufrière. Ce n’est pas à l’ordre du jour. En revanche, nous sommes au pied d’un volcan en activité, un endroit où l’on peut monter sans difficulté sauf dans certaines où il faut être prudent. Et, pour être prudent, on a simplement pris un arrêté, en lien avec la Direction du Parc, l’Institut de Volcanologie, qui délimite un périmètre. Ce n’est pas tout le dôme, c’est une petite partie du Dôme, où on n’a rien à faire si on est pas policier, gendarme, etc… On peut toujours accéder aux principaux cratères, Napoléon, Tarissan, qui, eux, ne posent aucune difficulté. Le 2ème point important, c’est de bien définir la liste des gens avec qui vous montez, qui encadrent les visiteurs. Il est important qu’ils soient formés et que l’on sécurise les conditions dans lesquelles on monte sur la Soufrière 

Pour le Directeur de l'Observatoire, il n'y a pas de danger imminent même si l'activité de la Soufrière reste permanente. Le volcan est surveillé et aucun signe pour l'heure ne laisse à penser à un mouvement éruptif pour lequel les scientifiques seraient prévenus plusieurs mois à l'avance. 

Ivan Vlastelic livre quelques précisions.

Il y a des endroits extrêmement dangereux. Il faut effectivement qu'il y ait des guides, des gens qui connaissent le sommet, qui disent aux gens : « Là, non, on ne peut pas y aller. Vous me suivez, on passe à cet endroit-là. Là, on ne passe pas ª. Il y a ce qu'on appelle des ponts naturels. C'est-à-dire que vous passez au-dessus d'un vide et sous ce vide, vous avez de la vapeur comme une cocotte minute. Il y a des endroits où on ne peut pas passer. Si vous ne savez pas, vous passez, vous prenez le risque. C'est pour ça que les accompagnateurs, ils vont vous éviter de vous aventurer dans les endroits les plus dangereux.

Ivan Vastelic, directeur OVSG

Beaucoup de questions se posent depuis l'annonce de l'arrêté. Le directeur de l'OVSG-IPGP apporte des réponses.

Vous pouvez y aller seul en utilisant la trace ouverte au public pour aller au point de vue de la découverte qui, encore une fois, vous donne un très beau point de vue sur le volcan. Là, vous n'avez pas besoin d'autorisation, vous pouvez y aller en famille. Après, l'accès à la zone la plus active est réglementé et là, vous devez être accompagné d'un guide habilité. Il va vous amener sur une trace qui passe à un endroit où vous visitez les différentes parties actives du volcan, mais qui vous fait éviter quand même la zone la plus active, qui est justement l'objet de l'arrêté, où même les guides n'auront plus le droit d'aller car elle est vraiment très dangereuse.

C'est le Parc National qui est chargé de baliser et sécuriser le site et les différents sentiers qui mènent au sommet de la Soufrière. Les travaux sont terminés. La pose des barrières et des panneaux est en cours. 

Des rondes régulières sont organisées. Là encore, il s'agit de prévenir et d'orienter avant de sanctionner.  

La Directrice du Parc National, Valérie Sene :

Valérie Sene, directrice Parc National de Guadeloupe

Le parc national et gestionnaire des zones qu'on appelle les zones de cœur de parc. Et à ce titre-là, nous avons, sur le Dôme de la Soufrière, réalisé les travaux. Nous avons érigé et eu la charge de la mise à jour de la barrière qui contourne le Dôme et également des travaux d'affichage et de signalisation qui vont accompagner la prise de cet arrêté-là. Notre deuxième rôle sera de sensibiliser les visiteurs, au travers des panneaux, mais aussi en physique par notre présence sur le site de la Soufrière Et puis, peut-être, s'il faut qu'on arrive jusque-là, en sanctionnant les récalcitrants. On rappelle que c'est une mesure qui vise à protéger avant tout les personnes qui empruntent des sentiers.


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