« Si c'était pas la France... » : indignations après les propos de Macron à Mayotte

Par 20/12/2024 - 09:57 • Mis à jour le 20/12/2024 - 09:58

Emmanuel Macron, le président de la République, a quitté Mayotte ce midi (vendredi 20 décembre), après avoir constaté les besoins criants dans des zones enclavées, où il a été confronté, comme la veille, à la profonde détresse d'habitants à la fois exaspérés et accablés.

    « Si c'était pas la France... » : indignations après les propos de Macron à Mayotte
Emmanuel Macron

« Si c'était pas la France vous seriez 10 000 fois plus dans la merde! » : les propos tenus par Emmanuel Macron à Mayotte face à la colère des habitants démunis après le passage du cyclone Chido sont vivement dénoncés ce vendredi par ses opposants politiques.

Pris à partie et hué hier soir (jeudi 19 décembre) par une foule de personnes qui criaient « Macron démission » au terme de sa première journée dans l'archipel français dévasté, le chef de l'Etat s'est emporté.

« N'opposez pas les gens! Si vous opposez les gens on est foutu, parce que vous êtes contents d'être en France. Parce que si c'était pas la France vous seriez 10.000 fois plus dans la merde! », s'est époumoné le président.

« Il n'y a pas un endroit de l'océan Indien où on aide autant les gens », a-t-il plaidé.

« Dans quel autre territoire français, le président sermonnerait nos concitoyens en leur demandant de bien vouloir arrêter de se plaindre de leur tragédie puisqu'ils ont déjà la chance d'être Français? », s'est interrogé sur X, le premier secrétaire du PS Olivier Faure.

Promesse de « rebâtir »

Emmanuel Macron a quitté ce vendredi Mayotte avec la promesse de « rebâtir » Mayotte grâce à une « loi spéciale », mais aussi de « renforcer la lutte contre l'immigration clandestine ».

Mais ses propos tenus face à la population laissent une image contrastée de son déplacement de deux jours.

Pour le président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale Eric Coquerel, cet échange « se passe de commentaires ».

« Message à celles et ceux qui estiment qu'il ne doit surtout pas partir : qui imagine cela encore possible 30 mois ? » jusqu'à la fin du mandat présidentiel en 2027, a écrit le député de La France insoumise, sur le même réseau social.

Le député François Ruffin (ex LFI) a quant à lui affirmé que le président de la République n'irait jamais « tenir les mêmes propos en Aveyron ou en Alsace: Mayotte mérite mieux que ça. La France mérite mieux que ça ».

« Emmanuel Macron y est allé dans (...) une attitude arrogante et donneuse de leçons. (...) Moi je l'ai vu en chemise dire mais +vous êtes fiers d'être français?+ (...) C'est pas le sujet en fait », a réagi de son côté la députée écologiste Sandrine Rousseau sur France 2.

« Mépris présidentiel macroniste »

« On a la plus grande catastrophe humaine depuis la Seconde Guerre mondiale et on est en train de faire un show de Macron. Ce n'est pas à la hauteur », a-t-elle déploré.

Côté Rassemblement national, le député Sébastien Chenu a estimé sur RTL que ces mots n'étaient pas de nature à « réconforter nos compatriotes mahorais qui, à travers ce genre d'expression, ont toujours le sentiment d'être traités à part ».

Quant à l'ex-patron de LR Eric Ciotti, qui s'est allié au RN avec son parti de l'Union des droites pour la République (UDR), « Mayotte, perle française, dévastée, mérite tellement mieux que le mépris présidentiel macroniste ! », a-t-il déclaré sur X.

Emmanuel Macron a tenu en visioconférence une réunion de la cellule interministérielle de crise avant de quitter Mayotte vendredi à la mi-journée.

 

 

 


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