L'eau : enjeu de la prochaine mandature législative
Le premier tour des élections législatives aura lieu ce samedi 11 juin aux Antilles françaises et en Guyane.
4 circonscriptions en Martinique, 4 circonscriptions en Guadeloupe, 2 circonscriptions en Guyane : 10 personnes seront élues pour porter une parole et un vote au Palais Bourbon, à Paris.
Cette année encore, les candidats sont très nombreux. Pas moins d'une centaine de candidats à l'échelle des Antilles-Guyane.
Comment les départager ? Quelques éléments de réflexion avec le bilan des députés sortants sur un sujet majeur pour les Antilles : l'eau. Car si une loi a bien été votée, cela ne suffit, ni à résoudre le problème, ni à éteindre les querelles politiques.
C'est en effet le sujet qui a enflammé les bancs de l'Assemblée nationale durant toute cette dernière mandature : le système défaillant de fourniture en eau aux abonnés, en Guadeloupe et en Martinique. Un sujet qui a non seulement pourri la vie de dizaines de milliers de citoyens, mais a aussi provoqué à Paris, dans l'hémicycle, des crises politiques à répétition.
Lors de l'examen du Budget, les élus de la France Insoumise ont même rallié des députés de différents bords politiques pour exiger la mise en application de la partie "eau" du plan Orsec, ce plan mis en œuvre face aux catastrophes naturelles. Ils ont, sans surprise, été mis en échec.
Face à eux, le gouvernement mettait en avant le bilan de la députée Justine Bénin : l'élue Modem, de Guadeloupe, est en effet la seule qui a tiré son épingle du jeu en faisant adopter en 2021 une proposition de loi à l'origine d'un Syndicat mixte unique de l'eau.
Pas de quoi calmer les oppositions, de gauche comme de droite : le problème de l'eau est si peu résolu que le président de la délégation aux Outre-mer, le député guadeloupéen Olivier Serva, ne revendique même plus son appartenance à la majorité.
À l'Assemblée, en même temps que la crise sanitaire, avec la parole des élus de la France Insoumise et depuis les mouvements sociaux de la fin de l'année, la crise de l'eau est devenue le symbole de l'abandon de l'État des infrastructures antillaises et du mal-développement qui frappe ces territoires.