Première édition des « Rencontres du Matrimoine Ultramarin » à Paris
Ce samedi (21 septembre), l’Académie du Climat, à Paris, a accueilli la première édition des Rencontres du Matrimoine Ultramarin. L’objectif : valoriser les savoir-faire et les richesses naturelles et culturelles des Outre-mer incarnés par des femmes.
Comme un pied-de-nez aux « Journées du patrimoine », l'Académie du Climat, à Paris, accueillait ce samedi (21 septembre), la première édition des « Rencontres du Matrimoine Ultramarin », organisées par l’association « En terre indigène » dans le cadre du projet « De la mère à la terre ».
Ces rencontres se prolongeront le week-end prochain avec les « Universités du Matrimoine Ultramarin ».
L'idée est de mettre en lumière les savoir-faire et les trésors naturels et culturels issus de tous les Outre-mer, et qui sont incarnés par des femmes.
Car la solution à bon nombre des problèmes des Outre-mer existe sans doute déjà sur nos territoires.
Jardins créoles, plantes médicinales, pratiques culturelles peuvent répondre à des défis environnementaux ou d'autonomie alimentaire.
Des savoirs ultramarins
Pour Martine Nourry, co-organisatrice de l'Université des rencontres du Matrimoine Ultramarin, ces savoirs sont donc essentiels.
Il y a une humilité face aux savoirs. On n'est pas obligé de jargonner quand on sait. Tout le monde a la capacité et la compétence de comprendre, de faire et de pouvoir apporter ses propres solutions. Et on a, nous, la conviction de se dire que les solutions, elles sont chez nous parce que c'est situé, c'est ancré et c'est beaucoup plus facilement acceptable et appropriable parce qu'il y a un socle culturel qui est là et qui permet de faciliter ça.
« Occultés »
Faciliter et faire connaître, car ces savoirs ultramarins, qu'ils soient pratiques, traditionnels ou culturels, sont trop souvent négligés pour l'artiste guadeloupéenne, Guy Gabon.
On ne donne à voir qu'une partie de cette diversité, de ces savoirs, de cette richesse. Et singulièrement, les savoirs détenus par les femmes font partie de ces savoirs qui sont occultés, qui ne sont pas visibles dans nos sociétés. J'ai presque envie de dire, c'est aussi une de mes missions, de rendre visibles toutes ces forces détenues par les femmes dans nos territoires.
« L’essentiel, c’est l’être »
Et surtout, elles ont fait leur preuve, ce qui est sans doute la meilleure démonstration pour la Martiniquaise Annick Jubenot, directrice et membre fondateur de l'association « Lasotè », du nom du labour traditionnel musical qu'elles tentent de préserver.
Ces traditions ont plus de 300, 400, 500 ans, pour d'autres, beaucoup plus longtemps. Si elles existent toujours et qu'elles ont passé le temps, c'est que c'est ça l'essentiel. Aujourd'hui, on est dans un monde de paillettes où on nous fait croire que l'essentiel, c'est l’avoir, alors qu'en réalité, l'essentiel, c'est l'être, c'est le partage, c'est la cohésion. On fait du lien et ce lien est vibratoire.
Au-delà de cet épisode parisien, ces rencontres du Matrimoine Ultramarin espèrent se propager là où le cœur de l'événement est né, avec l'ambition de le faire vivre à l'avenir dans les territoires.








