« Fanon », le biopic du Guadeloupéen Jean-Claude Barny en salle le 2 avril
Ce biopic très attendu revient sur la vie et l’engagement de Frantz Fanon, mais se concentre avant tout sur sa période algérienne. Une période charnière qui a façonné ses écrits, son combat politique et sa vision anticolonialiste.
Pendant 2h15, le film plonge dans un monde colonisé en tension, où la guerre n’a pas encore été officiellement déclarée mais où l’insurrection est déjà en marche.
Frantz Fanon, psychiatre martiniquais récemment nommé chef de service à l’hôpital psychiatrique de Blida, découvre une Algérie sous domination française. Ses méthodes de soins, radicalement différentes de celles pratiquées à l’époque, contrastent avec un système oppressif qui reflète l’ordre colonial puisqu’en 1953 l’Algérie est toujours une colonie française.
Au fil des scènes, on suit le cheminement intellectuel de Fanon, ses prises de conscience face aux ravages de la colonisation et son engagement de plus en plus affirmé. Loin d’un simple portrait figé, le film retrace aussi son attachement profond à l’Algérie, terre qu’il a choisie comme dernier refuge et où il a demandé à être inhumé.
Une mise en scène immersive
Tout au long du film, un fil rouge accompagne le spectateur : le bruit de la machine à écrire de Josie Fanon, qui retranscrit sous sa dictée ce qui deviendra "Les Damnés de la Terre", son œuvre majeure.
Porté par Alexandre Bouillet dans le rôle-titre, Jean-Claude Barny livre un film puissant, engagé et visuellement marquant. Ce projet, pourtant ambitieux, a mis du temps à voir le jour.
Entre des financements compliqués et des tournages délocalisés en Tunisie et au Luxembourg, le réalisateur guadeloupéen a dû surmonter de nombreux défis avant de concrétiser ce film. Après "Nèg Maron" et "Le Gang des Antillais", il signe ici une œuvre aboutie dans le destin hors du commun de Frantz Fanon.
