Ecoles fermées : les enfants de la Caraïbe grands perdants de la pandémie ?
Depuis le début de la pandémie, les enfants d'Amérique latine et des Caraïbes ont déjà perdu en moyenne quatre fois plus de jours de scolarité par rapport au reste du monde. 60% des enfants qui ont perdu une année scolaire entière d’école dans le monde, se trouvent dans la région d'après un rapport de l'UNICEF.
« Le nombre d’enfants affamés, isolés, maltraités, anxieux, vivant dans la pauvreté ou contraints au mariage a augmenté », a indiqué Henrietta Fore, directrice du Fonds des Nations unies pour l’enfance, dans un communiqué diffusé au début du mois de mars, un an exactement après que l’OMS a classé le Covid-19 au rang de pandémie.
Au mois de novembre 2020, l’UNICEF alertait déjà sur le risque de voir apparaitre une génération perdue à cause des conséquences sanitaires de la pandémie de covid-19. Parmi les inquiétudes principales relevées par l’organisation, se trouve la problématique des fermetures d’écoles et autres lieux d’apprentissage.
L’accès à l’éducation est devenu une véritable gageure pour les enfants depuis le début de la pandémie. Ainsi, 168 millions d’élèves à travers le monde, ne vont plus à l’école.
L'UNICEF a voulu communiqué de manière forte sur cette problématique à travers une photo réalisée à New-York où l'on peut voir des pupitres vides face à un tableau noir indiquant ces chiffres.
La Caraïbe et l'Amérique Latine, zone la plus touchée par la déscolarisation des enfants
Selon, un récent rapport de l’UNICEF, la zone Amérique Latine et Caraïbes serait la plus touchée avec 98 millions d’enfants déscolarisés. Un rapport publié au mois de novembre indiquait déjà que depuis le début de la pandémie, les enfants d'Amérique latine et des Caraïbes avaient déjà perdu en moyenne quatre fois plus de jours de scolarité par rapport au reste du monde. 158 jours en moyenne contre 90 dans le reste du monde selon les chiffres communiqués au mois de mars.
Dans certains pays, les écoles fermées au début de la pandémie n’ont jamais rouvert depuis. Dans ces territoires, les enfants ont donc perdu près d’une année scolaire entière. Alors que les établissements rouvrent progressivement dans plusieurs parties du monde, la grande majorité des salles de classe demeurent encore fermées dans la région.
Selon l’organisation, plus d'un tiers des pays d'Amérique latine et des Caraïbes n'ont pas encore fixé de date pour la réouverture des écoles.
Les écarts se creusent entre riches et pauvres
Des systèmes d’apprentissage à distance ont été mis en place dans la région comme dans les autres zones du monde notamment grâce à des programmes d’enseignement à distance et à domicile soutenu par UNICEF, dispensé par la radio, la télévision, Internet et d'autres plates-formes. Mais malgré le déploiement de ces dispositifs, dans les milieux les plus vulnérables, les familles ne peuvent accompagner les apprentissages des enfants.
Néanmoins, seul un enfant sur deux des écoles publiques a accès à un enseignement à distance de qualité à la maison, contre trois enfants sur quatre des écoles privées.
La pandémie de COVID-19 a fait subir aux systèmes éducatifs un choc sans précédent dans l’histoire
Le risque de décrochage scolaire est important pour les plus vulnérables. Cette situation entraine des effets en cascade tels que la malnutrition ou les mariages forcés selon l’organisation. Les enfants ne pourraient pas bénéficier des repas qui leur sont habituellement servis à l’école et qui constituent pour certains, les seuls aliments de la journée. Les parents privés de travail sont aussi souvent contraints à marier leurs filles de manière précoce. « La pandémie de COVID-19 a fait subir aux systèmes éducatifs un choc sans précédent dans l’histoire, bouleversant la vie de près de 1,6 milliard d’élèves et d’étudiants dans plus de 190 pays sur tous les continents. Les fermetures d’écoles et d’autres lieux d’apprentissage ont concerné 94 % de la population scolarisée mondiale, et jusqu’à 99 % dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire inférieur » expliquait déjà le premier rapport de l’organisation sur la situation publié en aout 2020.