Un Martiniquais au Qatar

Par 04/07/2015 - 12:00 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:34

On l’entend de temps en temps : il y a peu d’endroit dans le monde où l’on ne croise pas fortuitement un Martiniquais. Sous-entendu « on tombe sur » un compatriote dans des contrées les plus improbables. Ceci dit, non sans une certaine fierté. Signe peut-être aussi d’une certaine « errance » décrite par plusieurs auteurs. Vrai ou faux, il n’en reste pas moins qu’ils sont nombreux à avoir quitté leur île natale pour des espaces à mille lieues et fort différents de ceux qui les ont vu grandir. Aujourd’hui, et bien mieux qu’hier ces ex-pat, univers numérique oblige, sont hyper-connectés avec leur île. Et les réseaux sociaux divers n’y sont pas pour rien. Géographe, consultant environnemental et chercheur, Thierry Lesales vit depuis moins d'un an au Qatar. C'est en quelque sorte sa lecture de son pays d’accueil qu'il a livré à RCI+ Vision d'ici et d'ailleurs.

    Un Martiniquais au Qatar

Le Qatar fait couler beaucoup d'encre. Par sa puissance économique, ses ambitions géopolitiques et sa législation du travail ce petit pays du Golfe suscite suspicions, inquiétudes et indignations. Ma famille a pourtant fait le choix de vivre au Qatar.

Pourquoi le Qatar ?

Nous avons l'habitude de l'expatriation, nous avons vécu aux Etats-Unis, nos enfants sont bilingues français-anglais, le train-train et le climat de la vie parisienne commençaient à peser... L'offre de travail proposée par une entreprise qatarie de renommée internationale était intéressante. Outre des conditions de travail satisfaisantes, elle propose le package classique des cadres expatriés : salaire net (il n'y a pas d'impôt sur le revenu au Qatar), allocation logement, couverture santé, frais de scolarité des enfants, prise en charge des billets d'avion de la famille pour les vacances annuelles vers le pays d'origine, prime d'installation et prime annuelle de performance. Et donc pourquoi pas le Qatar ?

La vie au Qatar.

Malgré les infrastructures grandioses et les parcs verdoyants, ce qui frappe d'abord, c'est bien évidemment le climat désertique. Il peut faire très très très chaud en été, avec des températures comprises entre 31°C le matin, et plus de 45°C dans l'après-midi. L'hiver par contre est très agréable, cette année les températures étaient comprises entre 12°C et 24°C, avec un temps souvent ensoleillé. Les intersaisons peuvent être marquées par quelques rares épisodes pluvieux, et le passage de tempêtes de sable. Le temps peut également être brumeux, caractéristique de la pollution urbaine et industrielle, ou du sable en suspension.

Notre semaine au Qatar est organisée différemment. On travaille du dimanche au jeudi, et notre week-end, c'est le vendredi et le samedi. Il y a 7h de décalage horaire avec les Antilles.

L'ambiance générale est celle d'un formidable melting-pot, très cosmopolite. Le monde entier semble se retrouver à Doha. Les statistiques du recensement le confirment, les Qataris sont largement minoritaires dans leur propre pays. Ils ne représentent que 12 % de la population totale. La communauté la plus importante est indienne, avec plus de 540 000 individus. Au 31 mars 2015, la population du Qatar était estimée à 2 346 723 personnes, elle est marquée par une très forte croissance, avec plus de 110 000 nouveaux arrivants depuis le début de l'année 2015. Le Qatar a besoin de main-d’œuvre et recrute à tour de tour de bras.

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