Une Guadeloupéenne victime de racisme en Bretagne

Par 16/01/2016 - 17:27 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:26

Une bien triste affaire dans l'Hexagone. Cela se passe à Quimper, en Bretagne. Annmary Théophile, une commerçante originaire des Saintes, a été poussée à fermer sa boutique de création de vêtements suite à des actes de vandalisme et des propos racistes. Elle a déposé plainte mais cherche à présent à retrouver «calme et sérénité» selon ses mots.

    Une Guadeloupéenne victime de racisme en Bretagne
Son magasin avait été ouvert en juillet mais cela faisait plusieurs années que la guadeloupéenne exerçait son activité dans la région. Une violente scène d'insultes racistes et quelques insidieux actes de vandalisme ont eu raison de l'énergie d'Anmary Théophile. La créatrice de vêtements, implantée à Locmaria, ferme son commerce pour retrouver sa sérénité, et sa créativité.

Le climat a changé, d'abord imperceptiblement. L'un des deux oliviers devant sa vitrine a été volé un mois après. Elle en rachète un aussitôt. Puis un lettrage de son enseigne tombe au sol, suivi d'un deuxième peu après. Le technicien venu réparer s'en étonne. « J'allais fermer. J'étais de dos, à éteindre mon radiateur, quand deux femmes sont entrées ». Elles commencent par bousculer les mannequins. Les remarques acerbes - « Styliste ? On nous dit qu'elle est styliste ? » ne sont qu'un préambule à un flot d'insultes, dont nous ferons ici l'économie, hormis ces quelques phrases : « Comment un propriétaire a pu louer à une négresse dans ce quartier ? T'as rien à faire là. Dégage ! ». Pendant ces quelques instants, Anmary Théophile raconte qu'elle n'a pas bougé, pas dit un mot. « Une chape de plomb m'est tombée sur la tête. Je n'arrivais pas à comprendre ce qui se passait. Elle parvient à prononcer « Dehors » et rentre chez elle, sidérée.

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