Innovation Outre-Mer : « montrer le savoir-faire de la Tech en Martinique »
Une entreprise martiniquaise, SmartBiotic, a été Lauréate de la 9ème édition du concours Innovation Outre-Mer, la semaine dernière. Invité de la rédaction ce mercredi (27 novembre), Roland Ratenan dresse un état des lieux du secteur de la Tech dans l'île et des start-up martiniquaises.
La semaine dernière, s’est conclue la 9ème édition d’Innovation Outre-Mer, le plus grand concours de start-ups ultramarines.
Parmi les 30 finalistes dans les 8 catégories, seule une entreprise martiniquaise apparait au palmarès, il s’agit de SmartBiotic.
Roland Ratenan, président de Martinique Digitale et invité de la rédaction de RCI Martinique, ce mercredi 27 novembre, revient sur le lauréat martiniquais dans la catégorie santé, SmartBiotic et son développement.
On a quand même des startups magnifiques. SmartBiotic, qui a été Lauréat, a été créée par Mathieu Raad (Ndlr : médecin). C’est une startup autour des antibiotiques qui sont spécifiques justement au territoire. Il vient d'avoir comme clients, 5 hôpitaux au niveau hexagonal. Il est en train de signer un hôpital à Londres. On se demande pourquoi le CHU n'a pas encore pris le pas. Je pense qu'en revenant, ça sera son premier cheval de bataille. On a des startups qui nous « vendent » sur nos territoires.
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Selon le président de Martinique Digitale, les entreprises locales ont, peut-être, parfois « un manque de confiance » dans nos innovations.
C’est une première chose. Mais, peut-être que nous aussi, de notre côté, comme on est des « techs », il y a un manque de communication. Il faut montrer aussi le savoir-faire que l'on a sur notre territoire pour justement donner de plus en plus confiance aux entreprises pour s'appuyer sur les compétences locales. Mais ça, c'est aussi un vaste sujet. Même dans le public, on voit que les appels d'offres publics émis, généralement dans les « boards », restent frileux à faire confiance à des entreprises locales. Il y a vraiment une acculturation à avoir. Il y a vraiment à progresser sur nous, notre communication, à montrer ce qui se fait sur le territoire pour donner envie, pour effectivement gagner en confiance autour de ces grands acteurs.
43 millions d'euros de fonds levés
Pour cette 9ème édition, pas moins de 43 millions d’euros ont été levés pour les start-ups ultramarines et pourtant nos entreprises martiniquaises ont encore du mal à toucher ces sommes, comme l’explique Roland Ratenan.
Il y a différentes levées de fonds qui peuvent être successives avant de voir ce qu'on appelle un « VC », des fonds d'investissement qui, généralement, investissent dans des sociétés matures. À partir d’1 million d'euros de chiffre d'affaires, il y a plein de dispositifs que l'on peut solliciter en amont. Tout ce qui est subventions, tout ce qui est dettes avec les banques, tout ce qui est Business Angel ou Super Angel, BPI France. Et on voit que sur notre territoire, déjà, l'accès à ces modes de financement peuvent être compliqués. Les subventions arrivent tard. Les banques ne font pas forcément confiance à l'innovation et aux entrepreneurs qui sont dans la « Tech ». Donc, on n'arrive pas forcément à lever de la dette facilement. BPI France, c'est un dispositif un peu gouvernemental avec l'État et la French Tech. Il faut que l'on fasse bonne figure pour justement déverrouiller ce type de financement. Les Business Angels, ça devient compliqué... Il y a un certain nombre de choses sur notre territoire que l'on doit régler pour atteindre le niveau 1du financement pour favoriser l'innovation. Quand ce niveau 1 sera effectivement réalisé, on pourra, par la force des choses et naturellement, attaquer le niveau 2, c'est-à-dire d'aller chercher des fonds d'investissement qui vont accélérer des entreprises qui font déjà 1 million à 1,5 million d'euros de chiffre d'affaires.
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