Un appel à la solidarité pour sauver la librairie Prézans Kréyol à Fort-de-France
La librairie Prézans Kréyol, pilier de la culture afro-caribéenne à Fort-de-France, lance un appel à la solidarité pour surmonter des difficultés financières. Avec un projet de maison d’édition créole en ligne de mire, elle espère continuer à transmettre l’héritage littéraire antillais.
Un lieu culturel menacé. Un appel à la solidarité a été lancé, ce mercredi 20 novembre, pour préserver la librairie Prézans Kréyol, véritable institution culturelle à Fort-de-France.
Ce lieu consacré à la littérature et à la culture afro-caribéennes se bat pour maintenir son rôle face à des difficultés financières croissantes.
Une collecte de fonds
Devenue une association en avril 2024, Prézans Kréyol a lancé une collecte de fonds visant 150 000 €. Ce montant est destiné à rembourser une partie des dettes envers les maisons d’édition et distributeurs, tout en finançant un ambitieux projet éditorial selon Ben Anani, président de l’association.
Nous sommes partis de l'idée qu'il fallait que Prézans Kréyol soit plus qu'une librairie, un véritable lieu de vie. Ces fonds vont permettre, dans un premier temps, de payer nos fournisseurs, mais surtout de lancer notre maison d'édition, Prézans Kréyol Édition. Cette structure aura pour mission de proposer davantage d’ouvrages en langues créoles, un élément essentiel pour préserver et transmettre notre patrimoine culturel.
Depuis sa création en 2013, Prézans Kréyol a organisé de nombreuses activités : soirées littéraires, conférences et séances de dédicaces, accueillant des auteurs de renom. Ce rôle de passeur de culture est au cœur de sa mission.
Il fallait créer une vraie rencontre entre les auteurs et les lecteurs. Nous avons toujours cherché à faire vivre la littérature antillaise et à la rendre accessible à toutes les générations. Ces échanges renforcent les liens autour de notre patrimoine commun.
Les défis d’une librairie en centre-ville
Cependant, la librairie fait face à des différents obstacles, notamment la baisse de fréquentation du centre-ville de Fort-de-France.
Nous avons de moins en moins de clients, qu’on appelle aussi de moins en moins de lecteurs. Le numérique a une part de responsabilité, mais ce n’est pas tout. Le centre-ville perd progressivement son attractivité. Beaucoup de nos anciens clients se tournent vers les grandes enseignes ou les centres commerciaux. Cela devient un véritable handicap pour un commerce comme le nôtre.
Grâce à cet appel à la solidarité, l’association espère rallier un large soutien pour préserver cet héritage et poursuivre son rayonnement.