Acte II du « Choc des savoirs » : un « tri social déguisé » selon l’UNSA Education
Alors que la ministre de l’Éducation, Anne Genetet, a lancé l’Acte II du « Choc des savoirs », le syndicat UNSA s’inquiète des impacts de ces réformes sur les élèves du collège et du lycée.
Les syndicats enseignants manifestent leur opposition aux nouvelles mesures éducatives annoncées ce mardi 12 novembre par la ministre de l’Éducation, Anne Genetet. Celle-ci a présenté l'Acte II du « Choc des savoirs », initié par son prédécesseur Gabriel Attal.
Officiellement, cette réforme vise à améliorer les compétences des élèves et à « relancer l’ascenseur social ». Cependant, pour l’UNSA, ces changements risquent surtout d’accentuer les inégalités.
Vers un écart creusé entre les élèves ?
À compter de juin 2026, les élèves de première devront passer une épreuve de mathématiques au baccalauréat, prévue pour ceux qui passeront leur examen en 2027.
Au collège, les groupes de besoins instaurés cette année pour les classes de 6e et 5e seront étendus aux 4e et 3e dès la rentrée 2025. L’objectif est d’ajouter une heure supplémentaire de soutien hebdomadaire en mathématiques ou en français.
En outre, la réussite au brevet des collèges deviendra une condition obligatoire pour accéder au lycée général. Cette mesure suscite de vives critiques de la part de Carl Toussaint, secrétaire général de l’UNSA, qui dénonce un système de tri dissimulé, basé sur des critères sociaux plutôt que sur le potentiel des élèves.
Le brevet ne doit pas devenir un passeport pour l'entrée en lycée général. Sinon, on créera des classes de préparation à la seconde pour les élèves ayant échoué au brevet, tandis que d’autres seraient orientés vers des formations en CAP. Nous dénonçons un tri social déguisé.
Des conditions d’enseignement en péril
En Martinique, ces réformes risquent d’aggraver les inégalités scolaires déjà présentes. Carl Toussaint pointe la dégradation des conditions d’enseignement depuis les réformes du quinquennat d’Emmanuel Macron.
Depuis l'heure du Président Macron, il y a effectivement une dégradation des conditions d'enseignement qui est encore plus visible en Martinique avec des suppressions de postes année après année. Effectivement, nous sommes prisonniers d'une logique budgétaire qui fait peser en grande partie sur l'éducation nationale les économies qui sont présentées comme indispensables
L’extension des groupes de besoins en 4e et en 3e en français et mathématiques nécessiterait, selon le ministère, la création d’environ un millier de postes supplémentaires.
Pourtant, en parallèle, le gouvernement prévoit la suppression de 4 000 postes dans l’Éducation nationale, un paradoxe qui soulève de vives inquiétudes dans le corps enseignant.
À ÉCOUTER Les inquiétudes de Carl Toussaint sur les répercussions de ces mesures