Une femme heureuse dans un métier d'homme...
Par Stage
08/03/2016 - 17:57
• Mis à jour le 18/06/2019 - 15:23
Martinique
Capitaine d’un bateau, elle dit que ses passagers sourient quand ils voient qu’ils seront emmenés en mer par une femme. Evidemment, c'est impossible de ne pas tomber sous son charme. Danielle Egremonte vient d'une famille où l'on est marin-pêcheur de mère en fille. Elle rêve d'un monde d'harmonie où tous les gens s’entendent bien.
"Avec cette yole, je pêche. C’est dans mes gènes. Ma
sœur et ma mère sont aussi dans le métier comme mes grands-parents
maternels et paternels. C'est une passion. Franchement, il faut aimer ce
métier pour s’y accrocher ", raconte Danielle Egremonte en
cheminant sur l'embarcadère.
Un autre bateau, "La Belle Créole", un catamaran de tourisme de 49 personnes mouille tout près.
En plus d'être pêcheur depuis une bonne dizaine d'années, Danielle est la capitaine de "La Belle Créole". Avec sa soeur, elles emmènent les touristes à la Baignoire de Joséphine. D'habitude, elles font elles-mêmes tout le travail à bord. Même s'il faut plonger pour enlever des algues du moteur en cours de route.
"Les passagers sont parfois assez surpris, je dirais, admiratifs. Après le retour, je reçois pas mal de félicitations surtout de la part des hommes, autant les Martiniquais que les touristes".
Danielle fait partie des premières femmes qui ont obtenu le diplôme qui permet de pêcher avec la yole. La société familiale de tourisme est venue après.
Elle avoue que la pêche est un métier difficile pour les femmes. Les femmes pêcheurs lèvent les nasses. Mais quant il faut aller pêcher au large, ou à Miquelon, elle reconnaît que c'est beaucoup plus difficile à faire. Ce type de navigation est très physique.
De son point de vue, Danielle Egremonte estime que les hommes n'aiment pas trop avoir affaire avec des femmes fortes.
"De nos jours, c'est mieux qu’à mes débuts, quand les hommes ne comprenaient pas pourquoi des femmes se lançaient (dans le métier) et que nous sommes aussi capables qu’eux. Quand il fallait se déplacer en mer soit avec la yole et surtout avec le catamaran, j’ai connu les pires misères du monde. Soit on m’empêchait d’entrer dans le bain (la Baignoire de Joséphine), soit d’en sortir. Mais maintenant, c’est du passé. Il fallait m’imposer, c’est ce que j’ai fait".
Mère d'une fille de 13 ans, la capitaine parvient à jongler entre sa vie de marin, sa vie de la femme et sa vie de maman. Pour autant, elle n'impose aucun choix de profession à sa fille. Elle insiste pour que le métier soit choisi avec le cœur surtout si c'est un métier qui n'est pas réservé aux femmes, comme celui de marin.
"Ma fille s’accroche, elle comprend les difficultés du métier, elle comprend qu’on ne peut pas tout le temps aller se promener lorsque ses copines vont avec leurs parents. C’est vrai que la pêche réclame (beaucoup d'investissement personnel), l’activité touristique aussi".
Danielle ferme la porte de poste de commande de "La Belle Créole" et se prépare pour le lendemain. Le soleil couchant caresse les eaux du François et les bateaux des pêcheurs.
"Je suis fière d’être arrivée à ce stade, de tenir bon, d’aimer ce que je fais, de parvenir à partager avec les personnes que nous recevons à bord du bateau notre amour et le respect de la mer".
Veranika Chyhir
Un autre bateau, "La Belle Créole", un catamaran de tourisme de 49 personnes mouille tout près.
En plus d'être pêcheur depuis une bonne dizaine d'années, Danielle est la capitaine de "La Belle Créole". Avec sa soeur, elles emmènent les touristes à la Baignoire de Joséphine. D'habitude, elles font elles-mêmes tout le travail à bord. Même s'il faut plonger pour enlever des algues du moteur en cours de route.
"Les passagers sont parfois assez surpris, je dirais, admiratifs. Après le retour, je reçois pas mal de félicitations surtout de la part des hommes, autant les Martiniquais que les touristes".
Danielle fait partie des premières femmes qui ont obtenu le diplôme qui permet de pêcher avec la yole. La société familiale de tourisme est venue après.
Elle avoue que la pêche est un métier difficile pour les femmes. Les femmes pêcheurs lèvent les nasses. Mais quant il faut aller pêcher au large, ou à Miquelon, elle reconnaît que c'est beaucoup plus difficile à faire. Ce type de navigation est très physique.
De son point de vue, Danielle Egremonte estime que les hommes n'aiment pas trop avoir affaire avec des femmes fortes.
"De nos jours, c'est mieux qu’à mes débuts, quand les hommes ne comprenaient pas pourquoi des femmes se lançaient (dans le métier) et que nous sommes aussi capables qu’eux. Quand il fallait se déplacer en mer soit avec la yole et surtout avec le catamaran, j’ai connu les pires misères du monde. Soit on m’empêchait d’entrer dans le bain (la Baignoire de Joséphine), soit d’en sortir. Mais maintenant, c’est du passé. Il fallait m’imposer, c’est ce que j’ai fait".
Mère d'une fille de 13 ans, la capitaine parvient à jongler entre sa vie de marin, sa vie de la femme et sa vie de maman. Pour autant, elle n'impose aucun choix de profession à sa fille. Elle insiste pour que le métier soit choisi avec le cœur surtout si c'est un métier qui n'est pas réservé aux femmes, comme celui de marin.
"Ma fille s’accroche, elle comprend les difficultés du métier, elle comprend qu’on ne peut pas tout le temps aller se promener lorsque ses copines vont avec leurs parents. C’est vrai que la pêche réclame (beaucoup d'investissement personnel), l’activité touristique aussi".
Danielle ferme la porte de poste de commande de "La Belle Créole" et se prépare pour le lendemain. Le soleil couchant caresse les eaux du François et les bateaux des pêcheurs.
"Je suis fière d’être arrivée à ce stade, de tenir bon, d’aimer ce que je fais, de parvenir à partager avec les personnes que nous recevons à bord du bateau notre amour et le respect de la mer".
Veranika Chyhir