3 salariés d’EDF PEI assignés en référé : la décision mise en délibéré ce jeudi
Ce mardi 29 octobre, 3 salariés d’EDF PEI étaient assignés en référé devant la chambre civile du tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre afin d’interdire sous astreinte l’occupation éventuelle à venir de la salle de commande et d’autres lieux définis après le black-out survenu vendredi dernier. La décision a été mise en délibéré à jeudi prochain.
Après le black-out de la semaine dernière, la direction d'EDF-PEI a assigné 3 salariés devant le juge des référés de Pointe-à-Pitre, il a été demandé au tribunal de leur interdire l'accès à la salle des commandes de la centrale de Jarry ou de commettre des entraves sous peine d'astreinte.
Une trentaine d'agents étaient présents avec des drapeaux CGTG pour soutenir leurs collègues.
L’audience a été quelque peu retardée sur demande de la défense, le temps d’étudier les derniers documents fournis. Tout d’abord le plaignant EDF-PEI, représenté par un avocat parisien, a indiqué, qu’aucune démarche devant les tribunaux n’a été entamée par les grévistes depuis le début du conflit, contrairement à ce qui a été annoncé dans des communiqués de la CGTG. Il a pris pour exemple, celui du 3 octobre, une soit disant assignation avec demande de documents. Rien selon lui de déposé.
Une site à risques classé SEVESO
Il a ensuite enchaîné sur le droit de grève à valeur constitutionnel mais qui s’oppose en l’espèce à la continuité du service public. Il faut savoir qu'il y a 6 équipes de 5 agents, en roulement 7 jours sur 7, mais difficile à gérer avec cette tension sociale. Plusieurs sont entrés vendredi dans la salle des commandes et auraient activé LES boutons d’urgence et pas UN, car il ne s’agit pas d’un simple interrupteur sur un site classé SEVESO, le groupe de secours avait parallèlement été débranché.
Une "manipulation médiatique" a-t-il ajouté. Un autre sabotage présumé aurait eu lieu pas plus tard que lundi, une vanne aurait volontairement été ouverte, déversant du combustible dans une salle pouvant provoquer un incendie sur le site de Jarry.
Une procédure juste pour sanctionner
De son côté, Maître Josélaine Gélabale s’est étonnée de telles affirmations. Elle a dès le début soulevé un vice, car n’était pas citée la FE-CGTG mais la CGTG, deux entités différentes. Selon elle, la situation aurait été pire si les grévistes, certains pourtant réquisitionnés, n’étaient pas présents. Ses clients ne sont de surcroit, pas responsables des délestages et cette assignation ressemble plutôt à une sanction disciplinaire.
3 salariés concernés
Cette citation concerne le délégué syndical CGTG Nathanaël Vérin, mais également les chefs de bloc et de quart. L'un d'eux avait d'ailleurs reçu une convocation disciplinaire déclenchant le « coup de colère » de ses collègues de vendredi.
Pour Maître Joselaine Gélabale, avocate des salariés grévistes, cette procédure est une « procédure disciplinaire détournée ».
Il a été dit un peu partout qu'il s'agissait d'une quinzaine de salariés qui se seraient introduits dans cette fameuse salle créant l'incident du 25 octobre. Et finalement, on se retrouve avec uniquement trois salariés qui sont à trait devant le juge des référés. EDF PEI est complètement taisant sur la qualité de délégué syndical de monsieur Vérin. Il y a donc un autre salarié qui cumule 40 années d'ancienneté et qui n'a jusque-là eu aucun problème disciplinaire avec l'employeur. Et puis un autre aussi, chef de quart, qui est celui peut-être qui gère les équipes. Ces trois personnes ont été mises à l'écart, finalement, par EDF dans le cadre de cette procédure qui, finalement, pour nous, est une procédure disciplinaire, détournée.
À ÉCOUTER l’intégralité du propos de Me Gélabale.
L'avocat de la direction EDF-PEI n'a pas souhaité s'exprimer à l'issue de l'audience.
La décision a été mise en délibéré à jeudi 31 octobre en fin de matinée. Il y a deux jours, ce sont les syndicalistes d'Albioma contraints par la Justice de libérer la salle des commandes.