Le difficile recyclage des voitures brûlées sur les barrages

Par 25/10/2024 - 07:30

C'est souvent l'élément principal d'un barrage. Les véhicules et notamment ceux hors d'usage sont utiliser pour empêcher la circulation des autres automobilistes. Une fois récupérés, leur recyclage prend du temps et s'avère parfois compliqué.

    Le difficile recyclage des voitures brûlées sur les barrages

Les soirées de violences urbaines ont laissé derrière elles de nombreuses carcasses de voitures brûlées. Petites citadines, utilitaires, engins lourds, on ne compte plus les véhicules incendiés un peu partout en Martinique

Depuis plusieurs semaines, les dépanneurs et démolisseurs sont sur le pont pour récupérer et traiter ses carcasses de voitures ravagées par les flammes, certaines communes prennent les devants pour libérer leurs voies, et d’autres épaves sont pour l’instant laissé à l’abandon

Embouteillage dans les centres VHU

En tous cas, la charge de travail de Metal dom a augmenté, la société spécialisée dans le traitement, le recyclage et la valorisation de métaux ferreux et non ferreux est passé d’une vingtaine de réception de VHU au double

C'est ce qu'observe Olivier Flavien, le directeur de Métal Dom

De manière générale lorsqu'on reçoit un véhicule hors d'usage, on doit le dépolluer de ses fluides pour pouvoir enterrer une valorisation pièce ou matière. Ça, c'est notre quotidien. Ce qui nous arrive en ce moment avec les événements, c'est qu'on reçoit beaucoup de véhicules brûlés sur lesquels il n'y a quasiment plus de dépollutions à faire. On se retrouve avec des carcasses. Tout ce qu'on peut faire, c'est une valorisation matière. Quand ces véhicules arrivent, soit en presse ou dans le broyeur, ça va très vite. Ça nous permet, nous, de recevoir ce qui arrive. C'est plutôt simple à ce niveau-là, tant que ce sont des véhicules thermiques. Nous sommes centre de réception, donc nous recevons des véhicules de tous ceux qui souhaitent se débarrasser des carcasses

Il souligne également les difficultés de gestion des véhicules électriques :

La problématique qu'on a, et compte tenu de tout ce qui s'est passé, c'est qu'on se retrouve avec des véhicules électriques. Et nous, en tant que centre VHU, ça nous pose un réel problème, parce qu'on se retrouve avec des batteries au lithium qu'on doit traiter. Et aujourd'hui, on n'a pas vraiment de solution pour ces batteries-là. Il y a une procédure pour pouvoir traiter ce genre de véhicule qui nous impose un espace dédié pour ça. Et là, tel que c'est là, c'est une vraie question. Aujourd'hui, on prend principalement des véhicules thermiques et on s'interroge pour savoir comment traiter ces véhicules électriques, notamment sur un site où on se retrouve avec plus d'une centaine de véhicules électriques à traiter

Les casse-auto submergées

Au Lamentin, malgré les fortes demandes de sollicitations, au début de la mobilisation, peu de carcasses entraient au siège de l’entreprise Casse Auto Nouvelle Formule. Gilles Georges, le directeur adjoint de l'entreprise apporte des précisions.

Notre entreprise n'a pas reçu beaucoup de véhicules brûlés pour diverses raisons. Nous avons été sollicités par moments, mais malheureusement, nous n'avons pas beaucoup de place en ce moment, dans la mesure où nous avions déjà un stock de véhicules et de carcasses à évacuer assez élevé au début du mouvement et les rotations sur le port ne sont pas aussi efficaces qu'en temps normal. Donc, il nous est très difficile d'évacuer des carcasses. Et malheureusement, quand nous ne pouvons pas en évacuer, il nous est difficile d'accepter de nouveaux véhicules. Heureusement, depuis la fin de semaine dernière, nous avons pu reprendre des rotations plus normales vers le port, ce qui nous permet d'évacuer des carcasses et donc d'envisager d'en prendre de nouvelles. Nous avons été récemment contactés d'ailleurs pour l'enlèvement d'une centaine de véhicules brûlés qui ont été incendiés dans différentes entreprises de l'île. Nous travaillons en ce moment avec des partenaires Centre VHU pour pouvoir répondre à cette demande

Ecoutez le reportage de Mélissa Grutus et de Myrtha Paller :

 

 


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