Crise sociale, couvre-feu : un collectif créé pour sauver les petites entreprises martiniquaises
La semaine dernière, un collectif a été créé pour regrouper les petites entreprises de Martinique déjà lourdement touchées par le contexte économique difficile mais encore fragilisées par la crise sociale et la mesure de couvre-feu.
Que les petites entreprises soient entendues : c’est toute la raison d’être du collectif créé mercredi dernier pour protéger les intérêts des structures de moins de 50 employés.
En plus du contexte de crise sociale et une année déjà difficile économiquement parlant, ces dernières accusent le coup avec le couvre-feu en vigueur depuis la nuit du 9 au 10 octobre.
Pour l’instant, 80 personnes ont rejoint le collectif, ce qui représente un total de 120 entreprises.
Durant cette semaine, les acteurs ont prévu d’aller à la rencontre des instances publiques pour mettre en place des solutions concrètes afin de sauver des entreprises qui sont étranglées financièrement
Carl Mam Lam Fouck, porte-parole du collectif des entreprises martiniquaises rappelle dans quel contexte ce collectif s’est formé et ses objectifs.
L'objectif est très simple, c'est de venir en aide aux petites entreprises pour aller voir les instances publiques et voir tout ce qu'on peut mettre en œuvre pour sauver les entreprises, parce qu’il est bien question de cela aujourd’hui. En tant que membre du tissu économique, j'ai entendu beaucoup de collègues, de confrères aux abois, qui se posaient la question toute simple de savoir comment ils allaient payer les salaires à la fin du mois. On ne parle même pas des loyers, des fournisseurs et de tout le reste. On était déjà sur une année de crise avant les événements. L'année était déjà difficile économiquement. Donc là, on est sur un facteur aggravant. Les petites entreprises n'avaient pas la souplesse financière pour faire front à ce qui vient de se passer. Je ne parle même pas des commerces qui ont été brûlés. Je parle de ceux qui ont été épargnés par les pillages, mais pas par le couvre-feu. Quand un restaurant doit fermer le soir à la suite du couvre-feu, il ne fait pas de chiffre d'affaires.
Selon lui, les petites entreprises nécessitent une attention particulière.
Les petites entreprises n'ont pas de structure juridique, pas de conseillers, pas forcément des avocats et cette culture de la défense et d'aller chercher des aides. Ce n'est pas ancré chez nous. On a un peu dans une culture d'individualisme, ce qui fait que chacun travaille dans son coin, plus ou moins bien, avec plus ou moins de bonheur. Avec le Covid, on s'est déjà rendu compte de la nécessité de se regrouper. Donc, fort de ce constat, il était évident qu'il fallait combler ce vide et apporter un soutien logistique, juridique, d'écoute, tout simplement. Et puis, le fait de pouvoir échanger les uns avec les autres, de se rendre compte qu'on n'est pas tout seuls, c'est plus facile pour affronter les tempêtes présentes et à venir.
√ Pour tout contact avec le collectif, appelez le 0696 37 24 14