« La Martinique est dans une impasse et l'Etat regarde ailleurs », écrit Serge Letchimy
Alors que la quatrième table ronde sur la vie chère n'a pas abouti à un accord, le président du Conseil exécutif a adressé un courrier au chef du gouvernement.
Vendredi dernier, au terme d'une nouvelle table ronde souvent tendue, la CTM, l'Etat, la grande distribution et le RPPRAC se quittent sans avoir signé un accord en vue de réduire le prix des produits alimentaires en Martinique.
Plus tôt dans l'après-midi, le préfet avait fait savoir qu'il se déplacerait à Paris où il doit en principe discuter avec le gouvernement de la situation en Martinique.
Serge Letchimy n'a cependant pas l'intention d'attendre le retour du représentant de l'Etat. Ce mardi, il s'est fendu d'un courrier adressé à Michel Barnier. Il y indique au Premier ministre qu'un travail de convergence portant sur 54 familles de produits représentant plus de 5900 produits doit aboutir à la baisse des prix pour se rapprocher de l'Hexagone.
"Aujourd'hui, les annonces doivent être traduites en actes concrets", écrit le président du conseil exécutif. Pour Serge Letchimy, l'Etat n'est pas encore à la hauteur de la situation : "La Martinique est dans une impasse et l’État regarde ailleurs."
« Sans engagement ferme et volontaire de l'Etat... »
Le locataire de Plateau Roy liste les attentes de la population dans la crise en cours :
- Les Martiniquais attendent de l'Etat qu'il active la baisse de la TVA sur les 54 familles de produits, complémentaire de l'action de la CTM sur l'octroi de mer sur ces mêmes produits
- Les Martiniquais attendent que l'Etat s'engage à assurer l'encadrement des marges, levier immédiatement à sa disposition.
- Les Martiniquais attendent la mise en place de mécanismes de continuité territoriale à travers la réduction des coûts de transport.
- Les Martiniquais attendent une décision vitale pour permettre la réduction du coût des matières premières par l'aide au fret des intrants, à la hauteur des besoins.
- Les Martiniquais attendent des engagements clairs de l'Etat pour une véritable réforme du Programme d'Options Spécifiques à l'Éloignement et à l'Insularité (POSEI), aide actuellement largement orientée et concentrée sur les grandes cultures d'exportations
Serge Letchimy prévient Michel Barnier : « Le statu quo ne peut perdurer sans mener inéluctablement à une situation de chaos". Ajoutant, qu'il ne pourra pas apposer sa signature à un protocole d'accord "sans engagement ferme et volontaire de l'Etat ».
Ce mardi à l'Assemblée Nationale, lors de son discours de politique générale, Michel Barnier ne s'est pourtant guère appesanti sur la situation en Martinique même s'il a cité la vie chère et son ambition de lutter contre sans entrer dans les détails.