Les stigmates d’une soirée de pillage à Sainte-Rose
Dans la nuit de dimanche à lundi 23 septembre, le quartier Bébel à Sainte-Rose a été le théâtre de pillage et de barrages en feu. Ce matin du côté des commerçants, c’est la consternation. Reportage.
Des barricades en feux et trois enseignes visitées la nuit dernière par des casseurs qui ont emporté tout ce qu’ils pouvaient. Ce matin encore les stigmates étaient encore visibles avec les barrages dont se dégageait de la fumée, mais aussi sur les devantures des magasins et à l’intérieur de ces derniers.
Des enseignes pillées
Il n’y a pas de blessés à déplorer et aucune interpellation n’a eu lieu. Une enquête a été ouverte par la compagnie de Pointe-à-Pitre pour les commerces pillés. Cependant, les commerçants de la zone disent ne pas se sentir protégés.
La station de Bébel à Sainte-Rose a été vandalisée. Louis Crane, le gérant de la station.
Je pense que ça, c'était prémédité, c'était un casse organisé pour moi. Malheureusement, c'est triste à dire, mais je pense que ce sont des gens qu'on connaît, des gens qui sont autour, peut-être parce qu'ils connaissent les allées et venues. Et s'ils ont pu organiser ce genre de choses, c'est qu'ils connaissent très bien le terrain.
Toujours à Bébel, l'entreprise Midas, située à une vingtaine de mètres de la station, a, elle aussi été visitée. Jean-Louis Mésinelle en est le gérant.
C'est avec beaucoup de tristesse qu'on arrive sur notre lieu de travail. Les deux bras cassés, on est obligé de tout recommencer, ce qui n'est pas facile. On ne sait même pas ce qui s'est passé. Le pourquoi autant de violences ? C'est de la haine, ce n'est pas possible. Ils ont tout vidé dans le centre, on n'a plus de stocks de pneus. J'avais un véhicule dans le centre, ils l'ont pris, ils l'ont incendié. Franchement, je ne sais pas où on va dans ce système-là, mais il faut que ça s'arrête.
Une insécurité grandissante
150 mètres plus loin, les casseurs ont aussi saccagé et pillé le magasin Brico Pro, dirigé par Philibert Moueza.
Ils ont fracassé le magasin, ils ont cassé l'intérieur, ils n'ont pas pu couper les coffres, mais ils ont pris du matériel. Nous sommes en train de faire l'inventaire.
À l'image du gérant de Midas,et de la station-service Esso, Philibert Moueza affirme être très déçu, dit-il, par ceux qui doivent les protéger.
J'ai l'impression que la petite entreprise n'est pas protégée. Il y a un certain nombre d'entreprises qui sont protégées. Ça, je le dis, c'est parce que je le constate et je le vois. Je ne suis pas le seul. À partir de maintenant on sera obligé de prendre nos dispositions parce que l'État ne protège pas la petite entreprise.
Avant de quitter la commune, il nous a également été rapporté que des rackets sur des automobilistes seraient apparues depuis quelque temps dans le secteur de Sainte-Rose.
Ce matin même si les véhicules pouvaient passer, les stigmates de la soirée étaient clairement visibles.