Grève à EDF PEI Guadeloupe : des particuliers déplorent « une prise en otage »

Par 18/09/2024 - 06:51 • Mis à jour le 18/09/2024 - 11:05

Depuis le début de semaine, plusieurs communes de Guadeloupe et des milliers de foyers subissent des délestages, en lien avec la grève à EDF PEI. Plusieurs Guadeloupéens interrogés expriment leur désarroi, même si certains comprennent la grève.

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Photo d'illustration

Les agents EDF PEI sont rentrés en grève lundi et déjà dans la soirée, EDF Archipel Guadeloupe a mis en place des délestage, privant alors des milliers de foyers d'électricité. Mardi soir, jusqu'à 45 000 foyers ont été impactés. 

Principalement aux Abymes, à Sainte-Anne, à Saint-François, à Gourbeyre, à Pointe-à-Pitre et au Gosier.

Ces délestages qui ont commencé durant la journée de mardi (17 septembre) se sont poursuivis jusqu'à ce matin encore.

Comment la population vit-elle cela et se prépare-t-elle à affronter les coupures si elles venaient à durer ?

Corine et de Laurent livrent leur sentiment à la sortie d’un magasin à Jarry.

C’est un problème qui doit alerter toute la population. On a le soleil toute l'année, il fait même très chaud. Il faudrait vraiment se diriger vers l'énergie renouvelable, mettre en première page les panneaux photovoltaïques, en tout cas les meilleures qualités qui seraient sur le marché, et proposer et voir avec l'aide de l'État ce qui est possible de faire et aider la population vers cette nouvelle énergie.

C'est quelque chose qui est gênant pour l'usager, de manière générale. Même s'il y a des revendications, chose qu'on peut tout à fait entendre. Il y a d'autres moyens de se faire entendre que d'embêter les usagers. Notamment, je pense, pour les personnes qui sont médicalisées, qui ont des respirateurs pour pouvoir respirer, qui ne sont pas forcément à l'hôpital. Ce n'est pas une manière d'agir. Il y a, visiblement, des discussions qui sont ouvertes. Il faudrait déjà rester en salle de discussions et ne pas sortir avant même de les entamer. Et essayer d'avancer comme ça. Mais en aucun cas, les usagers n'y sont pas quelque chose et on ne doit pas les embêter avec ça. Ce n'est pas normal, c'est un droit, une obligation d'avoir l'électricité, l'eau. Voilà.

Pour Jean-Luc, électricien qui habite la Basse-Terre, c’est un conflit qui aurait pu être évité. D’autant qu’on a tous besoin de l’électricité, assure-t-il.

C’est très difficile car on aurait pas dû arriver jusque-là. C’est difficile pour tout le monde. Moi, je suis de Basse-Terre, notre tour n’est pas encore arrivé mais peut-être que ça sera bientôt le cas. C’est dur pour tout le monde, les gens ont besoin de lumières, de voire leurs machines fonctionner et moi, je suis dans le métier. C’est quelque chose qui ne devrait pas arriver.

« Penser au solaire »

Marie-Claude dénonce une prise d’otage de la part du fournisseur d’énergie. Et pour elle, il faudrait que les Guadeloupéens pensent davantage au solaire, même si cela reste toutefois un investissement lourd.

On est pris en otage. C'est difficile pour l'usager qui paye ses factures d'électricité et qui n'a pas le service rendu au moment où on est chez soi et où il a besoin de vaquer à ses occupations. Maintenant, on ne peut rien faire sans électricité. J'habite Sainte-Anne. Pendant une bonne heure, on a été coupés. C'est difficile, surtout qu'il fait chaud. On est habitué à la climatisation, au ventilateur. On est déphasé quand on n'a pas d'électricité, mais je comprends en même temps ceux qui font la grève. Mais c'est toujours dommage de ne pas arriver à trouver de compromis plus vite. J'espère qu'ils vont en trouver un parce qu'il me semble que l'an dernier, pareil, on avait eu ce type de coupures. On a l'impression que c'est un éternel recommencement. J’ai pensé au solaire. Déjà, chez moi, j'avais acheté des ampoules qui se rechargent l’an dernier, déjà au moment des copures. Dans deux pièces de ma maison, j'ai des ampoules rechargeables et effectivement, j'ai un peu d'électricité pour un moment. Pensons plus à l'électricité solaire. Comme ça, on sera plus indépendants. On devrait se diriger vers ça, mais ça reste quand même un investissement parce que ce n'est pas donné.

Ce Pointe-Noirien, quant à lui, déplore la gêne occasionné par ces coupures même s’il avoue comprendre les grévistes. Ce qui n’est pas du tout de l’avis de ces jeunes pour qui, ce sont toujours les mêmes qui payent alors qu’ils n’ont rien à voir dans ce conflit.

À ÉCOUTER Leur avis recueilli par Franck Hiroquoy


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