Vie chère : « la voie royale, c'est celle de la continuité territoriale » (Philippe Jock)

Par 03/09/2024 - 13:55

Philippe Jock, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Martinique (CCIM), était l’invité de la rédaction ce mardi matin (3 septembre). Il a répondu sur le blocage du port, la vie chère et surtout sur les solutions à apporter pour réduire la facture de caisse.

    Vie chère : « la voie royale, c'est celle de la continuité territoriale » (Philippe Jock)
Philippe Jock

Philippe Jock, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Martinique (CCIM), est un représentant des acteurs économiques. Il a également travaillé sur la question de la vie chère, notamment avec le professeur Sudrie, sur les écarts de prix entre l’Hexagone et la Martinique.

On a décortiqué la formation du coût des produits. Il ressort très clairement que les marges des grossistes et de la grande distribution sont sensiblement les mêmes que celles dans l’Hexagone. Il y a des surcoûts, liés, pour les deux tiers d’entre eux, à l’éloignement, entre le transport maritime, le transport terrestre, jusqu’au port, les droits de port et la manutention portuaire 

Des pistes à l'étude

Il estime « urgent de mettre en œuvre les propositions formulées depuis plusieurs années par les acteurs économiques ». Il y plusieurs pistes, assure-t-il.

Il y a la piste royale qui serait celle de la continuité territoriale, au terme de laquelle l'État prendrait en charge à la fois le fret et la perte de recettes d'octroi de mer. Mais je n’y crois pas, pour une raison très simple. Aujourd'hui, si on parle de l'ensemble des produits, c'est un coût qui est exorbitant quand on connaît l'État des finances publiques françaises. En revanche, s'il s'agissait de prendre en charge le coût des produits de première nécessité, on serait sur une enveloppe entre 30 et 50 millions qui, elle, est supportable et qui pourrait faire l'objet d'ajustements entre des sommes déjà affectées à la Martinique, compte tenu de l'importance de ce problème pour les Martiniquais. Ça, ce serait la première voie, la voie royale 

Le président de la CCIM avance également une seconde solution.

La deuxième voie, c'est peut-être de revoir les taux d'octroi de mer sur les produits de première nécessité, tout en garantissant aux collectivités le maintien des ressources. Si vous augmentez le taux d'octroi de mer sur les véhicules de luxe de deux points ou de trois points, vous en vendrez toujours autant. Il n'y a pas besoin du gouvernement pour ça, les taux sont fixés localement. Donc, si les acteurs économiques, acteurs sociaux, acteurs politiques locaux se mettent d'accord, on peut très bien arriver à ce qu'on appelle techniquement la péréquation des taux pour faire en sorte qu'au final, les recettes des collectivités soient maintenues.

Pour lui, une partie relève de l’État et des acteurs politiques locaux.

J’avais entendu le président du conseil exécutif parler d’une baisse de l’Octroi de mer sur 1000 produits. Je ne sais pas si j’ai raté un épisode mais je ne les ai pas vus. En tout cas, on continue à faire front

À ÉCOUTER Entretien avec Philippe Jock, invité de Cédric Catan

 


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