Ce que rapporte un parlementaire à son parti politique
Au lendemain des élections législatives, les partis politiques font leurs comptes. L'élection ou la perte d'une parlementaire peut modifier totalement la santé financière d'un mouvement politique.
Le financement public des partis politiques repose en grande partie sur les élections législatives et l'affiliation ou non de parlementaires. Une première fraction provient des résultats obtenus au 1er tour du scrutin. Chaque voix rapporte environ 1,60 euro. Une somme qui est tout de même soumise à l'exigence du respect de la parité.
Pour les grands partis nationaux, il faut au moins présenter des candidats dans 50 circonscriptions et qu'ils obtiennent au moins 1% des suffrages exprimés. En revanche, pour les partis d'Outre-mer, un candidat ayant obtenu au moins 1% des suffrages lors des législatives permet de prétendre à cette part du financement public.
La deuxième tranche provient du rattachement des parlementaires (députés et sénateurs) à un parti agréé. En 2024, quatre formations politiques sont agréés en Martinique : Péyi’A, le Mouvement Populaire Franscicain (MPF), le PPM et l’UDEM.
Le choix des députés
Jusqu’ici, Péyi’A est le parti le mieux loti avec le rattachement de trois députés. Jean-Philippe Nilor, Marcelin Nadeau et Jiovanny William se sont déclarés sous cette bannière lors de la précédente mandature. Toutefois, le député de la circonscription du centre ne s’est pas encore décidé pour la fin de l’année. Chaque parlementaire permet d'obtenir un peu plus de 37 000 par tête.
Béatrice Bellay, elle, se rattachera au parti socialiste. Le PPM quant à lui se retrouve sans parlementaire après la défaite de Johnny Hajjar aux élections législatives anticipées.
Olivier Jean-Marie, fondateur de Politic Data, livre son analyse sur cette situation qui n'est pas inédite
Ce sera très difficile. L'aspect financier et organisationnel sera aussi l'objet des réflexions du PPM. Cela s'est déjà produit. Notamment lorsque Claude Lise a quitté le parti il y a 20 ans. Le parti s'était retrouvé sans parlementaire. La formation va tout de même recevoir la première tranche du financement public. Ce qui assure d'un revenu d'environ 11 000 euros par an
Les sénateurs choisissent le MPF
Du côté des sénateurs, Frédéric Buval et Catherine Conconne ne peuvent se rattacher à leur propre parti respectifs, Dynamique trinitéenne et la Martinique Ensemble. Ils ont donc choisi le Mouvement populaire franciscain (MPF), le parti de l'ancien sénateur Maurice Antiste. Catherine Conconne, sénatrice de Martinique, s'explique sur son choix
Nous on est encore dans les démarches. On n'a pas encore trois ans. Il faut que le parti ait trois ans révolus. On aura trois ans en décembre. J'espère qu'on sera agréé dès 2025 et on pourra ainsi toucher l'argent directement. En attendant, on a la possibilité en confiance d'attribuer cette somme à un parti politique agrée qui vous le reverse après moyennant une convention de reversement
Mis à part ce financement public conséquent, les partis politiques survivent aussi grâce aux financements privés. Aux cotisations des militants, des dons très encadrés peuvent être perçus. Ils sont limités à 7 500 euros par an par personne physique.
La répartition du financement public des partis politiques de Martinique en 2023 et en 2024