Foncier et zones de mouillage au menu d’un Lakou organisé par le Palima
Le Parti pour la Libération de la Martinique (Palima) a réuni plusieurs intervenants et experts hier (dimanche 9 juin), autour de ces deux questions sensibles dans l’île.
Le foncier, les zones de mouillage, la zone économique exclusive… Autant de thématiques abordées hier matin à la paillote du bourg des Anses d’Arlet par le Palima. L’événement en question était un Lakou, un temps qu’aime à organiser le parti pour la libération de la Martinique de Francis Carole.
Pour cela, il avait convié divers experts et acteurs sur des thématiques précises.
Sur la question du foncier, la comparaison avec la Corse est venue enrichir la discussion, comme le rappelle Francis Carole.
La Corse a été à l’avant-garde d’une opération de remembrement des terres, de titrements et nous, nous avons créé sur ce modèle, sur ce modèle, le GIP titrements, en décembre 2017, avant la loi Letchimy, qui n’est intervenue qu’en décembre 2018. Il y a aussi la question des débats sur le statut que l’on peut donner au foncier. Les Corses ont avancé l’idée de priorité à donner aux résidents, depuis 2013-2014. Cette demande a été rejetée par l’Etat français, au motif qu’il faut maintenir l’égalité entre les citoyens français, alors que la spéculation foncière crée une inégalité entre ceux qui sont à l’extérieur et achètent des terres et ceux qui n’ont pas les moyens et sont à l’intérieur du pays. Les résidences secondaires, en Corse, c’est 37% de logements. À Nice, c’est seulement 13%, à Paris, 9%. Cela montre l’importance de la spéculation foncière et de la spéculation immobilière
Organiser globalement les zones de mouillage
Parmi les sujets évoqués ce dimanche : la question d’un mouillage dit « anarchique ». José Mirande, le maire du Marin, développe les différents freins à la réflexion globale que doivent être les zones de mouillage.
S’il n’y a pas cette réflexion globale sur le territoire, ceux qui ne veulent pas accepter la règle vont aller ailleurs, autour du territoire. Ce que j’ai réglé au Marin, je ne l’ai pas réglé en Martinique. Il faut, dès aujourd’hui, mener une réflexion sur un schéma directeur du mouillage. Et, dès maintenant, dire que telle zone, on peut faire, telle zone, on ne peut. Qu’au moins, cela soit définit clairement. Car, aujourd’hui, l’écosystème et la biodiversité prennent un coup. Et si on n’arrête pas le phénomène, à un moment, ça va devenir impossible. C’est du foncier gratuit
Alain Linise, expert maritime, rappelle que la Martinique fait partie d’une zone économique exclusive (ZEE) d’une superficie de 39 000 km². Il insiste sur les avantages d’une telle zone.
C’est une zone réservée exclusivement aux ressortissants martiniquais, donc il y a des logiques de gestion de cette zone qui devraient pouvoir être mises en œuvre. Il y en a déjà mais pas suffisamment. L’importance du développement économique relève de la capacité de la Martinique à prélever dans cette ressource. Il nous faut des moyens nautiques et plus de matériel pour pouvoir travailler sur ces zones. Pouvoir pêcher dans ces zones, dans de meilleures conditions. Il y a deux logiques : la pêche industrielle qui doit pouvoir tout prendre et ce que nous faisons nous, en tant que professionnels, qui relève d’une pêche quasiment écologique. Nous sommes dans une position de la planète où la mer des Caraïbes se présente comme une zone bleue, qui permet le repeuplement des poissons