Le procès d’Hervé Pinto, en grève de la faim, a repris sans lui
Le second jour du procès d’Hervé Pinto a repris ce mercredi (24 avril) à 12h30. L’audience a débuté dans la confusion plus tôt dans la matinée, l’accusé ayant manifesté son intention de ne pas venir et de démarrer une grève de la faim.
Après une longue première journée d’audience, le procès d’Hervé Pinto devait reprendre ce matin et aborder les faits reprochés au prévenu. C’était sans compter sur un nouveau rebondissement.
Le prévenu a refusé d’être extrait de sa cellule pour comparaître. Dans un courrier, il a fait savoir son intention de démarrer une grève de la faim pour dénoncer ce qu’il considère être une injustice.
La veille, Hervé Pinto s’est longuement exprimé sur la propriété du terrain revendiqué au Hameau de la Pagerie (Trois-Îlets) et a contesté toutes les charges retenues contre lui : « port d’arme blanche, harcèlement moral, trouble à la tranquillité », entre décembre 2023 et janvier 2024 mais aussi violences aggravées et des menaces dans un second dossier.
Ses avocats, qui ont exprimé leur surprise face à son absence, ont demandé un délai pour se rendre à la prison de Ducos. Selon Me Georges-Emmanuel Germany et Me Dominique Monotuka, deux de ses trois conseils, ils auraient trouvé « un homme affaibli » au centre pénitentiaire.
« Un procès politique »
Me Georges-Emmanuel Germany a livré son sentiment ce matin, avant la reprise des débats, alors que de nombreux soutiens se faisaient entendre, devant le tribunal correctionnel de Fort-de-France et dans la salle des pas perdus.
Hier, la preuve a été apportée qu’à l’endroit où il a été interpellé, Hervé Pinto se trouvait sur ses terres et non au Hameau de la Pagerie comme on le dit. Face au mensonge des gendarmes qui ont porté plainte et et qui ont mené l’enquête comme si on peut être juge et partie, face au refus de statuer sur ses moyens de nullité qui touchent à l’ordre public et qui interdisaient de joindre l’incident au fond, il a le sentiment d’une mascarade de justice. Son sentiment d’injustice est fondé sur ce qu’il vit. Ce qui va là, ce n’est pas une procédure judiciaire classique, c’est un procès politique. On attend maintenant de savoir s’il y a des politiques dans ce pays
Les débats ont finalement repris un peu après 11h30. Les audios qualifiés d’ « agressions sonores » ont été diffusés dans la salle d’audience.
La situation pénale d’Hervé Pinto a été évoquée ainsi que ses condamnations judiciaires. Les magistrats ont évoqué sa situation personnelle aussi mais sans précisions, hormis le litige avec La Poste, son dernier employeur. Une institution dont il dit avoir été éjecté en 2019.
Le procès se poursuit ce mercredi après-midi.