Aimé Césaire et Maryse Condé honorés lors d'un banquet poétique dans l'hexagone
Comme chaque année, une cérémonie poétique en hommage à Aimé Césaire est organisée en région parisienne par l'éditeur Jean-Benoît Desnel et l'écrivaine Suzanne Dracius, autour du 17 avril, date de la mort de l'illustre intellectuel martiniquais. Cette année, la mémoire de la Guadeloupéenne Maryse Condé, décédée le 2 avril dernier, a été associée à cet événement.
Quelques jours après l'hommage national à Maryse Condé et en cette semaine de commémoration de la mort d'Aimé Césaire, décédé le 17 avril 2008, un banquet poétique honorant ces deux géants de la littérature antillaise a été organisé ce jeudi à Saint-Denis, en banlieue parisienne.
C'est le musée Paul-Eluard qui accueillait cet événement, du nom du grand poète surréaliste français, qui a aussi été célébré à cette occasion. Des lectures, ainsi que diverses prestations artistiques, en majorité issues des Antilles, ont animé cet après-midi.
Transmettre la passion de la lecture
Parmi les personnalités qui y ont participé, le comédien guadeloupéen Luc St-Eloy a notamment interprété un texte de Maryse Condé, car pour lui il est essentiel de faire vivre ces œuvres.
Ce n'est pas parce qu'on ne lit pas qu'il ne faut pas entendre des sons et les échos de nos grands écrivains. Ce sont des occasions de transmettre, il y a des gens qui viennent nous voir et qui nous disent que ça leur donne envie d'acheter un livre, ça c'est une grande victoire !
Donner envie de livres, c'est justement l'espoir qui anime l'éditeur de la maison "Idem", Jean-Benoit Desnel, organisateur de l'événement.
C'est comme ça qu'on rentre en connexion avec un livre de façon accidentelle et je dis aux parents de ne pas s'inquiéter, un enfant lira toujours, même si c'est un article dans un journal ou un BD, un jour il viendra à la lecture.
Lire Condé et Césaire
À Saint-Denis, Bèlè et Gwo Ka ont notamment accompagné les lectures de Sonny Rupaire, Guy Tirolien, Paul Eluard et bien évidemment Maryse Condé et Aimé Césaire, deux figures antillaises bien différentes, mais à lire, assurément, pour la marraine de l'événement, l'écrivaine martiniquaise Suzanne Dracius.
Ces deux-là sont particulièrement importants pour les jeunes générations, car ils aident à décomplexer. Lors de l'hommage à Maryse Condé, j'ai vu une personne qui avait été mon étudiante de latin en Martinique, qui est devenue la proviseure du lycée Maryse-Condé de Sarcelles, il y a eu une transmission et il y a une transmission qui va se faire en région parisienne. Quant à Césaire, il est indispensable, et pour tous, pas seulement Antillais, car il est universel
Au-delà des hommages nationaux, indéniablement nécessaires, l'essentiel est sans doute là, car pour honorer ces phares de la culture antillaise, mais aussi française, il faut les lire, tout simplement.