« Ne pas avoir un hôpital qui s’engage vers sa reconstruction, c’est une catastrophe », professeur François Roques
Le Ségur de la Santé a accordé une enveloppe de 448 millions d’euros à la Martinique. Dans un courrier adressé à l’Agence Régionale de Santé, la commission médicale d’établissement du CHUM alerte et interpelle sur l’utilisation de l’enveloppe « Ségur des investissements ». Invité de RCI, le Professeur François Roques s’en explique.
Quel avenir pour le CHU de la Martinique ? Visiblement, les projets et visions divergent entre l’Agence Régionale de Santé et la communauté médicale.
Dernier exemple en date, cet échange de courrier daté du 3 avril. Le président de la commission médicale, ainsi que les chefs de pôles, et les syndicats des médecins hospitaliers ont envoyé une missive à la directrice générale de l’Agence Régionale de Santé.
Ils ont mis en copie les ministres des outre-mer et de la santé, mais aussi le Préfet, et le président du conseil exécutif.
Une enveloppe de 448 millions d'euros
Objectif : alerter sur l’utilisation des fonds alloués par le Ségur de la santé à savoir 448 millions d’euros pour notre territoire. Cette enveloppe n’a pas été utilisée à ce jour, alors que les chantiers ne manquent pas. Et cela, dans un contexte de déficit du CHUM estimé à 160 millions d’euros.
Le président de la commission médicale d’établissement, le Professeur François Roques, était l’invité de la rédaction de RCI ce lundi matin (15 avril).
Je crois que ne pas avoir un hôpital Pierre Zobda Quitman qui s’engage vers sa reconstruction, c’est une catastrophe. Il suffit de regarder ce qui se passe en Guadeloupe. On a reconstruit l’hôpital central, on en a fait un hôpital unique, c’est un peu ce qu’on veut faire. Ça, c’est la voie. Si on ne le fait pas tout de suite, ça peut être une catastrophe pour les 25 premières années. Car l’argent qui a été mis sur la table, il a été mis quand le loyer de l’argent le permettait. Peut-être que dans 2-3 ans, la France n’aura pas la possibilité de remettre une somme pareille sur la table
Suite à ce courrier, le professeur Roques assure avoir obtenu une réponse des services de l’Agence Régionale de Santé.
Il y a eu une réponse qui nous donne un peu d’espoir puisqu’on a parlé de la nécessité, rapidement, sur la stratégie et sur la tactique. Si on doit partager vite sur la tactique, ça veut dire qu’on est ensemble. Dont acte, c’est plutôt un bon signe. Sur la stratégie, nous n’avons pas la même mais il va falloir qu’on s’accorde rapidement. Le fait qu’on nous dise, il faut s’entendre rapidement là-dessus ouvre une voie.
À ÉCOUTER L’entretien intégral avec le Professeur François Roques, au micro de Cédric Catan