Des fouilles archéologiques menées au Vauclin sur le terrain d’une jeune propriétaire
Valérie Nelzy a hérité de ses parents d'un terrain sur lequel elle a passé ses vacances d’enfance. Désireuse de construire des hébergements éco-touristiques, elle a eu la surprise de devoir faire réaliser des fouilles archéologiques préventives sur une parcelle ayant autrefois hébergé l’ancienne habitation sucrière Pinel.
Originaire de Case-Pilote, enfant, c’est au quartier Macabou au Vauclin que Valérie Nelzy a passé ses plus belles vacances. Aujourd’hui, héritière d’un terrain acquis par ses parents, elle a entrepris d’y faire construire des hébergements éco-touristiques. Mais, pour entamer les travaux, il lui fallait effectuer un diagnostic archéologique. Et les résultats de ce dernier ont poussé la Préfecture à ordonner des fouilles préventives, sur les lieux d’une ancienne habitation sucrière.
Six archéologues travaillent actuellement sur ce terrain de 3500m2. Les fouilles préventives, elles, menées du 18 mars au 19 avril, se font sur une surface de 2500m2. Parmi les premières découvertes des archéologues : du mobilier lié à l’activité sucrière du 18ème siècle (pot à sucre) et du mobilier en verre du datant du début voire du milieu 19ème siècle.
Les fouilles obligatoires restent jusque-là à la charge de la propriétaire pour une somme qui avoisine la centaine de milliers d’euros. En fonction des résultats, des fouilles plus approfondies peuvent être décidées.
Une richesse patrimoniale
Valérie Nelzy, propriétaire de ce terrain sur une parcelle de l’ancienne habitation sucrière Pinel, compte bien convertir cette contrainte des fouilles en un avantage pour son projet.
C’est une obligation, si je n’avais pas fait cette fouille archéologique, je n’aurais absolument pas pu avoir de permis de construire. Entreprendre, c’est transformer une contrainte en opportunité. Cette richesse patrimoniale, je dois absolument trouver le moyen de la valoriser dans le cadre de mon projet et respecter l’identité du lieu. En plus de la richesse de l’environnement qui nous entoure, avec cette biodiversité exceptionnelle, il y a aussi cette richesse patrimoniale. Cela nous permet de partager notre Histoire avec des voyageurs qui nous visitent, en quête de tourisme de sens
Emmanuel Barthélémy-Moizan, délégué adjoint scientifique et technique Antilles Guyane à l’INRAP (Institut Nationale de Recherche Archéologiques Préventives) reconnaît pourtant que, si les fouilles archéologiques sont obligatoires, les frais sont élevés et peuvent être à la charge du propriétaire.
La loi française, résumée grossièrement, c’est « tout casseur paye ». Donc tout aménageur est appelé à payer la fouille qui sera à sa charge. Mais il y a des cas particuliers, comme l’aménagement d’une maison individuelle que vous allez occuper, c’est pris en charge par le fonds national d’archéologie préventive. Ce fonds sert aussi à financier en partie (50, 40, voire 30%) des aménagements qui ont des critères d’élection à ce fonds. Madame Nelzy va faire appel à ce fond national pour voir dans quel critère son projet peut entrer dans le cadre d’un financement partiel. Une fouille comme ça, ça peut être estimée à 250 000 euros
Hier (mardi 9 avril), une visite a été réalisée sur le terrain de Macabou.
À ÉCOUTER Le reportage sur place de Debora Ambroisine