Philippe « Zouk Compas » Martigny vit dans la peur en Haïti

Par 27/03/2024 - 12:15 • Mis à jour le 27/03/2024 - 12:43

Installé dans la ville d'Arcahaie depuis 5 ans, Philippe Martigny vit dans la peur depuis plusieurs semaines. Il décrit une situation de tension intense au quotidien. Il était l'invité de Cédric Catan ce mercredi matin.

    Philippe « Zouk Compas » Martigny vit dans la peur en Haïti

C'est très dangereux. C'est même très, très, très, très dangereux. Je n'aurais pas aimé que quelqu'un qui n'a pas eu l'habitude de monter en Haïti, vienne se présenter là. Toute la nuit, la journée, tout le temps, ça te fait flipper

Philippe Martigny a peur. Ce Samaritain est installé en Haïti depuis 5 ans. Loin de Port-au-Prince, il subit malgré tout une bonne partie des troubles qui secouent le pays depuis plusieurs semaines.

Ici, à n'importe quel moment, ça peut cracher, à n'importe quel moment, ça peut tomber. Ok ? Ça n'a ni d'heure, ni jour, ni moment. Même à la messe, les gens ne peuvent pas suivre la messe comme ils veulent 

La nuit, l'homme ne dort qu'une heure assure-t-il.

Très mouvementé. Tous les coups de fusil, des cartouches, des balles, des cris, tout ça. Tu prends l'odeur du caoutchouc qui brûle. Ils ont été brûler une maison à côté avec tous les occupants. Il y a tout qui se passe ici. Tout. Auparavant, on voyait ça dans les films mais maintenant, Haïti fait son film en réalité pour tout le monde 

Rapatriement retardé

Philippe Martigny a bien tenté de se faire rapatrier. Il était même en contact avec l'ambassade de France.

J'ai fait des démarches du côté de l'ambassade de France. Ils m'ont fait une petite mise au point en disant qu'ils allaient m'appeler pour me donner le rendez-vous pour qu'on puisse partir. Je ne les ai pas entendus lundi, ni mardi. Je les ai appelés. C'est une dame qui m'a répondu en me demandant qui j'étais. Quand je lui ai dit: "j'ai un dossier chez vous", elle m'a dit : "désolé, le bateau, n'était pas prévu pour aujourd'hui, mais il est parti ce matin des Cayes pour pouvoir faire Guadeloupe et Martinique. J'ai dit que je ne comprenais pas, que ce n'est pas comme ça que ça devrait se passer. Normalement, c'était prévu de m'appeler pour me faire savoir

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Le Martiniquais regrette le manque d'information d'autant plus que pour se rendre aux Cayes le périple est particulièrement périlleux.

Les routes sont sont très dangereuses. Il y a des bandits, des voleurs, des coupeurs de tête, de tout. On ne peut pas traverser.Quand tu passes, il te faut au minimum sur toi, au moins 1 000 dollars américains pour distribuer à ces gens là

Philippe Martigny doit désormais attendre le prochain bateau dont l'ambassade ne sait pas quand il viendra. Une attente dans des conditions difficiles puisque la nourriture et l'eau potable manquent.

A ECOUTER Le témoignage de Philippe Martigny. Il était l'invité de Cédric Catan :

 


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