PEGASE : un programme révolutionnaire pour la chirurgie cardiaque aux Antilles
Il est pour l’instant en phase d’étude, mais le programme PEGASE pourrait permettre, à terme, aux patients antillo-guyanais de rester chez eux, auprès de leur famille, en attendant qu’un greffon soit disponible. Ils ne seraient plus obligés de déménager dans l’Hexagone.
C’est une petite révolution à venir dans le domaine de la chirurgie cardiaque aux Antilles : le programme PEGASE.
En partenariat avec l’APHP – Assistance Publique Hôpitaux de Paris, le CHU de la Martinique poursuit la recherche sur ce dispositif qui permettra de faire passer la durée de conservation d’un cœur en attente de transplantation de 4 à 12 heures.
Sur liste d’attente dans l’Hexagone
Jusqu’à présent, les patients antillo-guyanais en attente de greffe devaient se rendre dans l’Hexagone pour une durée indéterminée afin de s’y faire opérer, comme l’explique le Dr Astrid Monfort, cheffe du département de cardiologie du CHUM et responsable du programme de suivi des transplantés des Antilles.
Nous, aujourd'hui, on est capable de réaliser la totalité du bilan pré-greffe, donc de préparer les patients à la transplantation. Mais une fois que ce bilan est réalisé, ils n'ont pas d'autre choix que de partir en France hexagonale pour pouvoir bénéficier de la greffe à cause de ce délai de quatre heures. Quand les patients partent, c’est pour être inscrits sur liste d'attente. Et l'attente démarre à partir du moment où ils arrivent dans l’Hexagone. Elle peut être courte ou durer des années.
Un délai de conservation du cœur allongé
Désormais, grâce à PEGASE et au délai de conservation rallongé, les patients antillo-guyanais pourront attendre chez eux, auprès de leur famille, qu’un greffon soit disponible.
Pour le Dr Astrid Monfort, le programme PEGASE représente un réel espoir de pouvoir accéder à ce programme de greffe et de pouvoir développer un programme de transplantation cardiaque aux Antilles.
On a des patients stables qui pourraient attendre sur une liste d'attente de greffe locale, donc rester auprès de leur famille et attendre effectivement qu'il y ait une proposition d'organes soit locale, soit nationale, mais avec cette possibilité que le cœur voyage vers notre territoire.
Une machine innovante
PEGASE est une machine innovante qui permet de maintenir artificiellement l'organe en vie, comme l'explique le professeur François Roques, chirurgien cardiaque au CHU de Martinique.
Le cœur est endormi, mais il est tout le temps perfusé, c'est ça la grande différence. Et donc, on pense que ça peut peut-être aller jusqu'à 24 heures. Donc, ça transforme d'une manière générale les perspectives de la transplantation dans le monde.
En phase d’étude
En janvier dernier, un premier patient a pu bénéficier de cette expérimentation PEGASE : le cœur avait été transplanté avec succès après avoir été transporté par avion sur un vol commercial.
Mais pour le Dr Astrid Monfort, il faudra encore attendre avant que la transplantation cardiaque ne soit possible aux Antilles. Le dispositif PEGASE est en phase d'études.
La première transplantation a été réussie. Ils doivent en faire encore un certain nombre pour vraiment démontrer que la machine est performante et fiable. Et on attend avec impatience les résultats de cette première étape.
L'étude doit durer au total deux ans avant d'espérer que les premières greffes de cœur puissent avoir lieu aux Antilles.