La mort d'Henri Emmanuelli : premier secrétaire d'Etat aux DOM-TOM après l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981
Par Jean-Philippe LUDON, @jpludonrci
21/03/2017 - 19:01
• Mis à jour le 18/06/2019 - 15:13
Martinique
Henri Emmanuelli, ancien secrétaire d'État aux DOM-TOM sous le gouvernement de Pierre Maurois est décédé ce 21 mars 2017 à l'âge de 71 ans. Porteur d'un projet de loi instituant une assemblée unique à l'arrivée de la gauche au pouvoir, il avait annoncé l'instauration d'un jour férié pour la célébration de l'abolition de l'esclavage lors de sa première visite de ministre en Martinique. François Hollande salue "un grand républicain et une belle figure morale".
Les hommages se succèdent depuis l'annonce ce mardi matin 21 mars 2017 de
la mort de l'ancien ministre et président socialiste de l'Assemblée
nationale Henri Emmanuelli.
La France perd "un grand républicain, la gauche une belle figure morale, et les Landes un élu haut en couleurs, profondément dévoué à cette terre et à ses habitants", dit de lui François Hollande.
"Au gouvernement entre 1981 et 1986, il a incarné la gauche au pouvoir, rigoureuse dans la gestion, solide sur ses valeurs, ambitieuse dans sa volonté", ajoute encore le président de la République.
Manuel Valls comme son successeur à Matignon souligne la combativité et la très grande loyauté qui ont toujours caractérisé cet homme de gauche et homme d'Etat.
Bernard Cazeneuve soulignant pour sa part qu'"Henri Emmanuelli aura affronté toutes les tempêtes sans jamais plier : il avait loyauté au coeur et la gauche pour boussole".
Plusieurs réactions à droite également comme celle du secrétaire général des Républicains Bernard Accoyer qui salue "une figure incontournable de la vie politique de notre pays depuis quarante ans".
Ou d'Alain Juppé, le maire LR de Bordeaux pour qui Henri Emmanuelli "était un adversaire politique, dur et parfois même un peu sectaire". Tout en reconnaissant, "un homme politique qui savait assumer ses responsabilités jusqu'au bout" avant d'évoquer "une forme de compréhension mutuelle. Dans les moments difficiles, nous nous étions échangés des mots plutôt sympathiques".
Henri Emmanuelli accueilli à sa descente d'avion au Lamentin lors de sa 1ère visite en Martinique ©LM
Henri Emmanuelli et les "Dom-Tom"
Quelques semaines après l'investiture de François Mitterrand comme président de la République, c'est un jeune secrétaire d'État de 36 ans du gouvernement de Pierre Maurois qui arrive en Martinique. La Martinique qui a voté à 80% en faveur de Valéry Giscard d'Estaing. Outre les personnalités politiques aux affaires, Émile Maurice à la présidence du Conseil général et Victor Sablé, député du Sud, les hommes de gauche sont également là. En nombre. Aimé Césaire, député-maire de Fort-de-France, avec le PPM et Siméon Salpétrier, premier secrétaire du PS local sont de ceux là.
Vision inhabituelle voire insolite que l'accueil de ce jeune et fringant ministre et profondément socialiste. C'est lors de ce séjour qu'il annoncera, répondant à un engagement de campagne du président Mitterrand, que la commémoration de l'abolition de l'esclavage fera l'objet d'une journée férié, une vieille revendication locale.
Un an plus tard un projet de loi précisera que "les dates de cette commémoration seront fixées par décret sur proposition des conseils généraux et conformément aux traditions et à l'histoire locale".
Pour les DOM-TOM, le nom d'Henri Emmanuelli fut aussi associé, avec celui du ministre d'État et de la décentralisation Gaston Deferre, aux premières velléités de changement institutionnel sous la gauche fraîchement arrivée au pouvoir.
La loi instituant l'Assemblée Unique, après d'homériques passes d'armes entre la droite et la gauche sera finalement retoquée par le conseil constitutionnel au nom du droit commun applicable aux départements d'outre-mer comme à ceux de l'hexagone.
Jean-Philippe Ludon
@jpludonrci.
La France perd "un grand républicain, la gauche une belle figure morale, et les Landes un élu haut en couleurs, profondément dévoué à cette terre et à ses habitants", dit de lui François Hollande.
"Au gouvernement entre 1981 et 1986, il a incarné la gauche au pouvoir, rigoureuse dans la gestion, solide sur ses valeurs, ambitieuse dans sa volonté", ajoute encore le président de la République.
Manuel Valls comme son successeur à Matignon souligne la combativité et la très grande loyauté qui ont toujours caractérisé cet homme de gauche et homme d'Etat.
Bernard Cazeneuve soulignant pour sa part qu'"Henri Emmanuelli aura affronté toutes les tempêtes sans jamais plier : il avait loyauté au coeur et la gauche pour boussole".
Plusieurs réactions à droite également comme celle du secrétaire général des Républicains Bernard Accoyer qui salue "une figure incontournable de la vie politique de notre pays depuis quarante ans".
Ou d'Alain Juppé, le maire LR de Bordeaux pour qui Henri Emmanuelli "était un adversaire politique, dur et parfois même un peu sectaire". Tout en reconnaissant, "un homme politique qui savait assumer ses responsabilités jusqu'au bout" avant d'évoquer "une forme de compréhension mutuelle. Dans les moments difficiles, nous nous étions échangés des mots plutôt sympathiques".
Henri Emmanuelli accueilli à sa descente d'avion au Lamentin lors de sa 1ère visite en Martinique ©LM
Henri Emmanuelli et les "Dom-Tom"
Quelques semaines après l'investiture de François Mitterrand comme président de la République, c'est un jeune secrétaire d'État de 36 ans du gouvernement de Pierre Maurois qui arrive en Martinique. La Martinique qui a voté à 80% en faveur de Valéry Giscard d'Estaing. Outre les personnalités politiques aux affaires, Émile Maurice à la présidence du Conseil général et Victor Sablé, député du Sud, les hommes de gauche sont également là. En nombre. Aimé Césaire, député-maire de Fort-de-France, avec le PPM et Siméon Salpétrier, premier secrétaire du PS local sont de ceux là.
Vision inhabituelle voire insolite que l'accueil de ce jeune et fringant ministre et profondément socialiste. C'est lors de ce séjour qu'il annoncera, répondant à un engagement de campagne du président Mitterrand, que la commémoration de l'abolition de l'esclavage fera l'objet d'une journée férié, une vieille revendication locale.
Un an plus tard un projet de loi précisera que "les dates de cette commémoration seront fixées par décret sur proposition des conseils généraux et conformément aux traditions et à l'histoire locale".
Pour les DOM-TOM, le nom d'Henri Emmanuelli fut aussi associé, avec celui du ministre d'État et de la décentralisation Gaston Deferre, aux premières velléités de changement institutionnel sous la gauche fraîchement arrivée au pouvoir.
La loi instituant l'Assemblée Unique, après d'homériques passes d'armes entre la droite et la gauche sera finalement retoquée par le conseil constitutionnel au nom du droit commun applicable aux départements d'outre-mer comme à ceux de l'hexagone.
Jean-Philippe Ludon
@jpludonrci.