« Belle-Île-en-Mer - Marie-Galante » : la chanson mythique (re)devient une course transatlantique
Quinze ans après la dernière édition d'une course transatlantique à la voile entre Belle-Île-en-Mer et Marie-Galante, ce parcours rendu mythique par la chanson de Laurent Voulzy sera de nouveau au programme de la « niji 40 », une traversée réservée aux Class 40, dont le coup d'envoi sera donné le 7 avril prochain.
« Belle-Île-en-Mer – Marie-Galante... », ce nom ravive forcément dans les mémoires la célèbre mélodie de Laurent Voulzy, sacrée chanson de l'année en 1986 aux Victoires de la musique. Mais c'est aussi le parcours de la nouvelle course transatlantique à la voile, nommée "niji 40", qui partira le 7 avril prochain de Belle-Île-en-Mer en direction de Marie-Galante.
Le parrain de cette nouvelle course n'est autre que Laurent Voulzy, évidemment, qui a raconté ce morceau iconique qui parle de solitude et d'isolement et donc forcément un peu du quotidien d'un marin.
Cela ressemble à un marin, elle est un peu comme une allégorie. Elle parle de deux îles qui me sont chères, une que je connaissais qui est Belle-Île-en-Mer, et une autre qui me faisait rêver, qui est Marie-Galante, dont ma mère me parlait souvent. La chanson parle de la mer qui sépare les deux îles, de solitude et d'isolement comme les marins, et en même temps des différences qu'on peut avoir, moi j'étais enfant différent des autres enfants de par mes origines et ma couleur, et par moment on souffre de la différence, et en même temps, ça parle de la mer. C'est une chanson qui est devenue importante dans ma vie, mais les deux îles aussi !
Laurent Voulzy se félicite que son tube soit de nouveau associé à la course au large.
Je trouve ça merveilleux. Elle devient une transatlantique, elle prend forme, elle gonfle les voiles des voiliers... Je trouve cela extraordinaire, et j'ai tellement d'admiration pour ces gens qui voyagent, moi qui aime faire du bateau, mais qui suis trouillard. C'est une très belle histoire, très émouvante.
Renouveau d'une transat déjà tentée
En 2007 et 2009, une transat en solitaire avec les mêmes îles de départ et d'arrivée, mais sur des bateaux “Figaro”, avait déjà été organisée. Cette fois ce sont des Class 40, avec trois navigateurs à bord qui feront la traversée. Le co-organisateur, Mathieu Sarrot, la voit avant tout comme un nouveau format, tous les 4 ans, tourné vers le partage.
On a voulu réactiver un jumelage, créer une course sur un parcours existant, mais on change de philosophie. L'idée c'est d'avoir une course de vitesse, de partage, parce que trois équipiers à bord, ça permet de se reposer, de la faire marcher à 100% et de communiquer avec la terre. Il y a une énergie que ce soit à Belle-Île ou Marie-Galante qui est hyper-forte. On veut créer une énergie de partage entre les deux îles, mais aussi les coureurs et la population.
Après la Route du Rhum en Guadeloupe, la Jacques-Vabre en Martinique, ou encore la Mini-Transat qui alterne les arrivées aux Antilles françaises, cette nouvelle course à la voile installe aussi un peu plus notre destination dans le calendrier.
Retour au bercail
Parmi les participants, Kéni Piperol sera le régional de l'étape, sur Captain Alternance, lui dont le père est de Marie-Galante. Il a même été cité par la ministre déléguée Marie Guévenoux et les députés, lors des discours de présentation de la course, ce qui fait monter la pression.
C'est vrai que j'ai pris un gros coup de pression, mais l'objectif ne change pas et c'est une bonne pression d'être soutenu, ça donne de la force. C'est fort, c'est un retour à la maison, côté papa, cette fois en équipage. L'ambiance est bonne à terre et en mer, je pense que ça ira très simplement.
Le skipper guadeloupéen sera associé à Thomas Jourdren, avec qui il avait déjà fait la Transat Jacques-Vabre, et Lomano Takasi, originaire de Wallis-et-Futuna.
Dans la flotte, certains avaient déjà participé aux deux courses de 2007 et 2009, notamment Yannick Livory, skipper d'Interactions. Amoureux de Marie-Galante, il se réjouit de faire à nouveau une transat vers cette île.
C'était une de mes premières transat en solitaire, ça va être une super course. À Marie-Galante, c'était royal avec plein de gens, j'en garde un super souvenir. C'est vraiment une île que j'adore, j'ai fait beaucoup l'arc antillais, mais c'est très authentique, c'est ma favorite celle-là !
Le départ de la "niji 40" sera donné le 7 avril à Belle-Île-en-Mer, les premiers bateaux sont attendus deux semaines plus tard à Marie-Galante.