Déficience sensorielle : l’Amedav inaugure ses nouveaux locaux à Fort-de-France
Les personnels de l'Association martiniquaise pour l'éducation des déficients auditifs et visuels sont, depuis deux ans, réunis sur un même site, inauguré ces derniers jours. Ce qui permet une meilleure prise en charge des 150 à 200 personnes suivies.
Cette année, cela fait 55 ans que l’Amedav se consacre aux déficients sensoriels. D’ailleurs, l'Association martiniquaise pour l'éducation des déficients auditifs et visuels vient d’inaugurer ses nouveaux locaux à Fort-de-France, deux ans après l’installation effective.
Au total, 70 salariés ont pris place dans un bâtiment de près de 1200 m2, qui rassemble une école primaire et un centre médical. Sur place, les personnels de l’Amedav disposent de nouveaux moyens : planchers vibrants, véhicules électriques, salle en activité de vie journalière, salle pédagogique…
Ce nouvel établissement permet rassembler tout le monde à un seul endroit, comme l’explique Stéphen De Thoré, directeur des établissements et des services de l’Amedav.
C’était pour répondre à un besoin de recentrer nos activités puisque nous étions répartis sur plusieurs sites différents. L’objectif était de pouvoir mieux mutualiser l’ensemble de nos moyens techniques, matériels mais aussi les personnes. On a des outils sur place qui répondent à l’ensemble de nos besoins : notre flotte de véhicules électriques, les planchers vibrants, la salle d’activité de vie journalière, la cuisine pédagogique, nos psychologues, neuropsychologues, éducateurs… Aujourd’hui, les professionnels sont sur un seul et même site et peuvent partager leurs pratiques et améliorer la qualité de l’accompagnement des personnes dont nous avons la responsabilité
Au quotidien, l’Amedav accompagne entre 150 à 200 personnes souffrant de déficiences sensorielles (déficiences visuelles, auditives ou de troubles sévères du langages), qui sont prises en charge dès leur plus jeune âge et jusqu’à 59 ans. C’est le cas par exemple de 6 collégiens suivis tous les mercredis par une enseignante spécialisée. Ils font partie de « l’unité d’enseignement externalisé ».
Formés pour être le plus indépendants possible
Christina Andorine est enseignante spécialisée. Lors d’une séance pour une enfant de 5 ans, déficiente auditive, elle a utilisé du matériel de pointe installé dans les nouveaux locaux (le plancher vibrant) pour l’aider à prononcer le phonème « ou ». Elle explique la méthode « verbo-tonale ».
Les déficients auditifs ne perçoivent pas le son. Le plancher vibrant impacte le sol donc ils ont plus conscience de la parole. Eux, ils sont obligés de sentir les vibrations, ils prennent davantage conscience qu’il faut parler plus vite, plus lentement. Quand ils ont en possession le micro, ils ont la perception via les pieds
L’objectif de l’Amedav est de fournir un enseignement adapté aux enfants souffrant de ces troubles, leur apprendre à compenser le handicap pour qu’ils gagnent en autonomie.
À termes, les jeunes (et moins jeunes) sont formés pour être le plus indépendants possible, mener leur vie comme tout le monde et intégrer le marché du travail. Ils bénéficient pour cela de leviers éducatifs, pédagogiques, médicaux, paramédicaux et psychologiques.
À ECOUTER Le reportage de Fanny Séguéla
EN BREF
L’Amedav, c’est quoi ?
Pour rappel, l’Amedav est une association gestionnaire d’établissements et de services médicaux sociaux. Elle rassemble trois entités différentes : le Sessad (Service d’Éducation Spéciale et de Soins à Domicile), la SEES-SA (Section d’Éducation et d’Enseignement Spécialisée pour Déficients Sensoriels avec et/ou sans Handicaps Associés) et la SFP (Section de Formation Professionnelle).
