Des milliers de Guyanais dans les rues au second jour de la grève générale
Par Jean-Philippe LUDON, @jpludonrci
28/03/2017 - 17:37
• Mis à jour le 18/06/2019 - 15:12
Martinique
PHOTOS & VIDEOS - Mis à jour le 28/03/2017 à 13:40 - Des milliers de Guyanais ont manifesté à Cayenne ce mardi 28 mars 2017 au second jour de la grève générale. Et si l'on décompte les manifestants de Saint Laurent-du-Maroni, ce sont au total plus de dix mille personnes qui ont participé aux manifestations à travers la Guyane qui compte 250 000 habitants. Les collectifs à l'origine du mot d'ordre avaient levé les barrages érigés depuis le début du mouvement pour faciliter le déplacement de la population vers les points de rassemblement. Une journée considérée déjà comme "historique".
Près de 15 000 manifestants se sont mobilisés, ce mardi 28 mars 2017, en
Guyane au second jour de la grève générale illimitée lancée par les 37
syndicats membres de l' Union des travailleurs guyanais.
Les chiffres de la préfecture de Guyane font état de 10 000 personnes dans les rues de Cayenne et de 4 000 dans celles de Saint Laurent du Maroni.
Une journée qualifiée d'historique par de nombreux manifestants qui reconnaissaient n'avoir jamais vu une moblisation à un tel niveau. A Cayenne, ce sont les "500 frères contre la délinquance" vêtus de noir et portant leur cagoules qui ont ouvert le cortège de manifestants. Un rassemblement d'ampleur où le slogan "nou bon ké sa" +ça suffit+, visible sur les banderoles a été largement scandé.
"La Guyane s'est mobilisée en grand"
Porte-parole du collectif des "500 frères" qui a fait de la lutte contre l'insécurité en Guyane son cheval de bataille, Mickaël Mencé a qualifié la mobilisation de ce mardi de "magnifique". On a donné espoir à la population et on lui a montré que l'on voulait vraiment se battre. Aujourd'hui, voilà, on est tous ensemble, les gens nous soutiennent. Et je suis ému de voir que la Guyane s'est mobilisée en grand".
Selon lui, c'est un message fort adressé au gouvernement à travers cette mobilisation. "Nous ne sommes pas des méchants quand on voit que les enfants courent après nous et veulent faire des photos avec nous. On veut juste vivre bien dans notre pays". On réclame ce qui nous est dû. Les engagements pris en sont pas respectés et l'Etat doit prendre ses responsabilités, c'est tout".
De son côté, José Mariema, membre du collectif "Pou La Gwiyann dékolé", a estimé que c'était "merveilleux". "On est tous émerveillés de voir cet élan de solidarité, cet élan de mobilisation et on ne peut être que satisfait parce que la Guyane a compris qu'il y a des personnes qui ont envie de faire ce pays avancé (...).
Les trois maux de la Guyane : insécurité, santé et éducation
Ancien conseiller social de François Hollande et membre de la délégation interministérielle arrivée le week-end dernier en Guyane, Michel Yahiel reconnait qu'il y a "un vrai stress sur l'insécurité" et que "viennent ensuite la santé et l'éducation".
Malgré le refus du collectif de discuter avec les hauts fonctionnaires missionnés par le premier ministre, des contacts ont été établis depuis samedi.
"On a vu des socio-professionnels, des gens du secteur de la santé. On a aussi des gens au téléphone, même des élus qui ne veulent pas apparaître pour l'instant", rapporte Michel Yahiel.
Christiane Taubira, l'ancienne garde des Sceaux, a pour sa part appelé au "dialogue" avec une "plus grande implication des élus locaux". Elle a en outre justifié que la négociation soit traitée par la haute administration plutôt que par des ministres car "il faut que cette négociation survive à la fin de la législature".
Jean-François Cordet qui dirige la délégation fait ainsi état de "premiers résultats", en l'occurrence des renforts de policiers et de gendarmes ou encore une enveloppe d'urgence de "60 millions d'euros supplémentaires".
Vidéo : Eric Edwige
Jean-Philippe Ludon, Natacha Maltaverne, Sullyvan Daphné avec AFP
@jpludonrci
Les chiffres de la préfecture de Guyane font état de 10 000 personnes dans les rues de Cayenne et de 4 000 dans celles de Saint Laurent du Maroni.
Une journée qualifiée d'historique par de nombreux manifestants qui reconnaissaient n'avoir jamais vu une moblisation à un tel niveau. A Cayenne, ce sont les "500 frères contre la délinquance" vêtus de noir et portant leur cagoules qui ont ouvert le cortège de manifestants. Un rassemblement d'ampleur où le slogan "nou bon ké sa" +ça suffit+, visible sur les banderoles a été largement scandé.
"La Guyane s'est mobilisée en grand"
Porte-parole du collectif des "500 frères" qui a fait de la lutte contre l'insécurité en Guyane son cheval de bataille, Mickaël Mencé a qualifié la mobilisation de ce mardi de "magnifique". On a donné espoir à la population et on lui a montré que l'on voulait vraiment se battre. Aujourd'hui, voilà, on est tous ensemble, les gens nous soutiennent. Et je suis ému de voir que la Guyane s'est mobilisée en grand".
Selon lui, c'est un message fort adressé au gouvernement à travers cette mobilisation. "Nous ne sommes pas des méchants quand on voit que les enfants courent après nous et veulent faire des photos avec nous. On veut juste vivre bien dans notre pays". On réclame ce qui nous est dû. Les engagements pris en sont pas respectés et l'Etat doit prendre ses responsabilités, c'est tout".
De son côté, José Mariema, membre du collectif "Pou La Gwiyann dékolé", a estimé que c'était "merveilleux". "On est tous émerveillés de voir cet élan de solidarité, cet élan de mobilisation et on ne peut être que satisfait parce que la Guyane a compris qu'il y a des personnes qui ont envie de faire ce pays avancé (...).
Les trois maux de la Guyane : insécurité, santé et éducation
Ancien conseiller social de François Hollande et membre de la délégation interministérielle arrivée le week-end dernier en Guyane, Michel Yahiel reconnait qu'il y a "un vrai stress sur l'insécurité" et que "viennent ensuite la santé et l'éducation".
Malgré le refus du collectif de discuter avec les hauts fonctionnaires missionnés par le premier ministre, des contacts ont été établis depuis samedi.
"On a vu des socio-professionnels, des gens du secteur de la santé. On a aussi des gens au téléphone, même des élus qui ne veulent pas apparaître pour l'instant", rapporte Michel Yahiel.
Christiane Taubira, l'ancienne garde des Sceaux, a pour sa part appelé au "dialogue" avec une "plus grande implication des élus locaux". Elle a en outre justifié que la négociation soit traitée par la haute administration plutôt que par des ministres car "il faut que cette négociation survive à la fin de la législature".
Jean-François Cordet qui dirige la délégation fait ainsi état de "premiers résultats", en l'occurrence des renforts de policiers et de gendarmes ou encore une enveloppe d'urgence de "60 millions d'euros supplémentaires".
Vidéo : Eric Edwige
Jean-Philippe Ludon, Natacha Maltaverne, Sullyvan Daphné avec AFP
@jpludonrci