Les violences sexuelles sur les enfants et adolescents assez nombreuses en Martinique
À l’initiative de l’Union Régionale des Associations du Secteur Social & Médico-Social, une grande conférence s’est tenue sur la question de la sexualité et des violences sexuelles en Martinique, et tout particulièrement chez les plus jeunes.
La salle de conférence de l’Hôtel Batelière à Schoelcher était bondée ce mardi matin (5 mars). Plus d’une centaine de personnes se sont installées pour assister au « 9e rendez-vous de l’URASS », Union Régionale des Associations du Secteur Social & Médico-Social de la Martinique, consacré à la sexualité et aux violences sexuelles faites aux enfants et aux adolescents en Martinique.
L’URASS souhaite donner un espace aux acteurs du secteur social et médico-social pour qu’ils se rencontrent. Ce rendez-vous est aussi l’occasion de porter la voix des acteurs de terrain auprès du grand public et des acteurs publics, afin de rendre visible cette problématique et toutes les actions menées par les acteurs de terrain.
De 8 à 17 h, plusieurs conférences se sont succédé sur des thèmes un peu différents : « appréhender les violences sexuelles durant l’enfance », « mieux écouter pour mieux repérer », « les conséquences traumatiques des violences sexuelles sur les mineu.r.es », ou encore « comment accompagner les mineures présentant des comportements sexuels problématiques »…
9 conférences ont été organisées sur toute la journée.
Conséquences et traumatismes
Stéphanie Condon, chargée de recherche à l’INED (Institut national d'études démographiques) a présenté l’enquête « Virage ».
Cette enquête statistique a été menée en 2018 à la Réunion, à la Guadeloupe et la Martinique, après avoir été menée en 2015 dans l’Hexagone. Elle avait vocation à mesurer la prévalence des violences de toutes formes (psychologiques et verbales, physiques et sexuelles) sur la population.
Selon la chercheuse, les violences sexuelles concernent les personnes mineures sont plus nombreuses en Martinique que dans l’Hexagone.
On a un peu plus de 9% des femmes qui dit avoir subi des violences sexuelles. Les violences les plus courantes sont les attouchements aux seins, aux fesses, les baisers forcés. Beaucoup de femmes ont dit que ces actes ont commencé avant l’âge de 8 ans. Sur les viols et tentatives de viols, on est sur un peu plus de 3% des femmes. Quand on extrapole à la population, nous sommes sur plusieurs milliers de femmes. En Martinique, on a aussi 3% des hommes qui déclarent avoir subi ces attouchements, des tentatives, des viols ou d’autres actes
Arnaud Gallais est un anthropologue de formation. Il a fait partie de la Civiise (Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants) en tant que « membre qualifié ». Autrement dit, il faisait partie des membres ayant été eux-mêmes victimes d’inceste.
Ce mardi, il est intervenu au sujet des « conséquences traumatiques des violences sexuelles sur mineur.e.s ».
À ÉCOUTER Le long format de Fanny Séguéla