[VIDEO] 50 ans après, la mémoire encore vive de Février 1974
Le 14 février 1974, la révolte des ouvriers agricoles est réprimée dans le sang à Chalvet (Basse-Pointe). Un ouvrier de 55 ans est tué. Deux jours plus tard, le corps d’un maçon de 19 ans est retrouvé sur une plage de la commune. Invité de la rédaction, Robert Saé, militant du Groupe d’Action Prolétarienne à l’époque, livre un témoignage saisissant. 50 ans plus tard, de nombreuses commémorations sont prévues.
Février 1974. Le monde agricole est en grève. Partout, sur les habitations, les ouvriers réclament une revalorisation salariale. 35,46 francs au lieu de 30 pour 8h de travail. Parmi les points de leur plateforme de revendications, figure déjà, à l’époque, en point 4, l’arrêt de l’utilisation des pesticides.
Des organisations syndicales, comme la CGT et des militants révolutionnaires passent d’habitations en habitations pour mobiliser les troupes.
Pendant plusieurs semaines, les ouvriers manifestent. Ils font face aux gendarmes à plusieurs reprises. Le contexte est très tendu mais sans violence.
Manifestation réprimée dans le sang
Jusqu’à ce fameux 14 février. Sous la pression des planteurs, le préfet ordonne de faire cesser la grève. Par tous les moyens, y compris par la force.
Sur le site de Chalvet, 200 gendarmes sont mobilisés, ainsi que l’hélicoptère.
Les choses dérapent. Des coups de feu sont tirés par les forces de l’ordre. Interrogé par Cédric Catan, Robert Saé, militant du Groupe d’Action Prolétarienne, très impliqué dans les révoltes et touché par la cause ouvrière, raconte.
L’affrontement fait un mort, Ilmany Sérier, dit Rénor, 55 ans, père de 22 enfants. Une dizaine de personnes sont blessées lors des événements.
Un corps retrouvé sur la plage
Deux jours plus tard, le corps d’un maçon de 19 ans est retrouvé sur une plage, à Basse-Pointe. Il s’agit de Georges Marie-Louise.
Robert Saé est présent, avec son frère, photographe.
L’autopsie contredit pourtant les affirmations des témoins de l’époque. L’examen médical ne décèle pas de traces suspectes.
Mais, ces deux morts et cette escalade sanglante poussent les patrons à revenir à la table des négociations.
Le 19 février, un accord est signé pour 35,50 euro. La grève s’arrête, sur un goût amer de part et d’autre. Les revendications des ouvriers, elles, n’ont plus jamais cessé depuis.
Marigot, Lorrain, Basse-Pointe, Gros-Morne s'unissent pour commémorer les 50 ans de février 74. Avec CAP Nord, les quatre communes veulent faire partager leurs expériences, leurs traces et chemins pour raconter cette histoire sociale autour de journées commémoratives, du 16 février au 1er mars.
√ Tout le programme à télécharger ici.
. Vendredi 16 et Samedi 17 février
. Dimanche 18 et Lundi 19 février
. Mercredi 21 et jeudi 22 février
. Vendredi 23 février