Saint-Vincent intéressé par une banane plus résistante à la Cercosporiose noire

Par 27/04/2017 - 15:18 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:11

Une délégation de Saint Vincent et les Grenadines conduite par son ministre de l’Agriculture Caesar Saboto a quitté ce jeudi la Martinique après une visite de trois jours. Confrontée depuis 2009 aux ravages de la cercosporiose noire, cette île des petites Antilles a vu sa production de banane diminuée de 30 à 40%. Avec l'aide de l'Europe, des chercheurs du CIRAD et de la filière banane de nouvelles perspectives s'offrent à elle avec l'introduction, couronnée de succès, de bananiers tolérants.

    Saint-Vincent intéressé par une banane plus résistante à la Cercosporiose noire

A la tête d'une délégation de son pays, le ministre de l'Agriculture, de la pêche et de la forêt de Saint-Vincent Caesar Saboto a bouclé ce jeudi 27 avril une visite de 72 heures en Martinique. Cette visite a été axée autour de l'agriculture environnementale et singulièrement de la banane durable, mais pas seulement.

Outre une rencontre à la CTM (collectivité territoriale de Martinique), le principal temps fort de ce séjour a eu pour cadre le Campus Agro Environnemental de la Caraïbe (CAEC) dans les locaux du CIRAD à Petit-Morne au Lamentin.

Avec les représentants du CIRAD et de la filière banane, un point a été fait sur la suite à donner aux expériences de plantation de bananiers tolérants menés avec un certain succès à Saint-Vincent & les Grenadines.

Élaboré par les chercheurs du CIRAD, "ce matériel végétal tolérant"  a montré sa résistance à la terrible maladie de la banane qu'est la cercosporiose noire. Dans le cadre du projet européen innovant de coopération régionale "Interreg banane durable", Saint-Vincent, Sainte-Lucie et la Dominique ont bénéficié d'un programme d'introduction de plus de douze mille vitroplants de bananiers.

Caesar Saboto, ministre de l'Agriculture de Saint-Vincent au centre
Le ministre Caesar Saboto au centre avec Claire Amar, chercheure agronome chargée de la coopération au CIRAD ©CA

La phase d'observation terminée, Caesar Saboto entend aujourd'hui aller plus loin. Il souhaiterait voir planter plusieurs dizaines hectares de ces bananiers hybrides. Un engouement tempéré par les représentants du CIRAD pour qui, 15 ou 20 ha dans un premier temps seraient plus réalistes.

D'autant que cette coopération s'inscrit dans un cadre plus global encore. Il intègre en effet tout un accompagnement des planteurs. Il repose entre autres sur de nouvelles pratiques culturales moins gourmandes en intrants, autrement dit, en pesticides.

L'objectif d'une banane durable et donc plus respectueuse de l'environnement reste une priorité. Mais ce n'est pas tout.

Caesar Saboto n'a pas caché son grand intérêt pour expérimenter à Saint Vincent & les Grenadines des variétés de café et d'ananas (avec une préférence pour l'ananas rouge) mises au point par les chercheurs du CIRAD en Martinique.

Une perspective qui pourrait s'inscrire dans le cadre d'un nouveau programme européen de coopération Europe-Caraïbe.


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