Un rassemblement pour la paix à Dillon après les tirs en marge du carnaval
L’association de quartier « Dillon Doubout » avait lancé un appel à une mobilisation hier soir (31 janvier) pour réclamer la paix, après les coups de feu ayant fait 4 blessés par balles vendredi dernier.
Quelques jours après la fusillade qui a fait 4 blessés en marge des festivités carnavalesques proposées par l’association du quartier Dillon Doubout, une centaine de personnes s’est réunie hier soir vers 18h, à proximité du collège Dillon 1 de Fort-de-France, pour réclamer la paix.
Ils se sont rassemblés à l’endroit précis où les coups de feu ont été tirés vendredi dernier (26 janvier), faisant 4 blessés (un homme grièvement et 3 femmes touchées par des balles perdues).
« Nou bon épi sa ! Sé viv nou lé viv », ont été scandés à chaque prise de parole.
Les membres de l’association « Dillon Doubout » à l’origine de la manifestation, ainsi que des riverains, ont, tour à tour, partagé un même sentiment ras-le-bol. Ils en ont assez comme en témoigne cette habitante qui a évité les balles de justesse, vendredi soir.
Je venais de saluer la femme de 54 ans qui a été touchée à la jambe. J’étais à 2 cm d’elle, c’est une question de chance mais ça n’avait pas lieu d’être car tout le monde était dans une même optique : « Pran pié nou ». Quelques secondes avant les tirs, je disais à un camarade « Fout sa bel ». C’est ma fille de 19 ans qui m’a dit que ce sont des balles réelles. Je n’en avais même pas conscience. On parle de victimes mais, en fait, ce sont des survivantes car une arme tue !
D’après les informations que nous avons obtenues, le ou les auteurs sont toujours activement recherchés. Le jeune homme de 26 ans blessé n’a toujours pas pu être entendu, son état de santé ne l’ayant pas encore permis.
Faire reculer la peur
Selon le vice-président de « Dillon Doubout », Manuel Baltaz, cette action de rassemblement vise aussi à combattre et éloigner la peur.
On va lutter au niveau de la violence mais, en même temps, ils ne vont pas empêcher à la population de vivre et de se déplacer. Certains habitants ont peur de sortir, on veut leur montrer que nous sommes là, les élus et les associations de proximité. Nous voulons leur faire comprendre que cette jeunesse, cette minorité qui sème la pagaille, ne va pas gagner. Sé viv nou lé viv !
Comme lui, l’ensemble des riverains engagés, les associations invitées ont fait entendre, leur indignation, en présence du maire de Fort-de-France, Didier Laguerre.
À ÉCOUTER Le reportage, sur place, de Myrtha Paller