Abonnés privés d’eau depuis 17 jours : colère des professionnels et des particuliers
La question de la distribution de l’eau potable, déjà problématique, s’est encore aggravée en Grande Terre, avec les travaux de l’usine de Deshauteurs. Un appel à la mobilisation est lancé samedi matin (27 janvier) à Saint-François.
La grogne n’en finit plus en Grande Terre sur la question de la distribution de l’eau potable, malgré les réunions publique organisées cette semaine à Sainte-Anne et Saint-François cette semaine, avec des représentants du SMGEAG (Syndicat Mixte de Gestion de l'Eau et de l'Assainissement de Guadeloupe).
La population n’a pas été convaincue malgré les explications du syndicat de gestion de l’eau. Déjà problématique en temps normal, la situation s’est encore aggravée avec les travaux de l’usine de Deshauteurs. Certains abonnés se retrouvent sans eau… depuis 17 jours.
Christophe Lejeune, Président de l’association Balance ton SIAEAG (Syndicat Intercommunal d'Alimentation en Eau et d'Assainissement de la Guadeloupe), déplore un manque de sérieux.
On ne peut que regretter que ces réunions publiques arrivent 15 jours après le début des travaux alors que la population est en grande souffrance sur les communes de Sainte-Anne et de Saint-François. On aurait bien aimé une anticipation et des réunions publiques qui se passent avant les travaux. On nous a dit que c’était un oubli. Je pense qu’il y a un manque de sérieux du SMGEAG : certains secteurs de Sainte-Anne et Saint-François sont privés d’eau depuis 17 jours
Et, au vu des remontées des adhérents de l’association, les tours d’eau sont totalement inopérants.
L’association constate que, depuis le début des travaux, nous sommes à la troisième publication de tours d’eau différents, amplifiés, modifiés, augmentés mais cela ne correspond toujours pas à la réalité ! Lors de la réunion publique, le SMGEAG a eu beaucoup de mal à admettre qu’ils sont incapables de dire à la population à quel endroit ils seront en capacité de fournir de l’eau ».
Colère des exploitants des hébergements touristiques
De leur côté aussi, les exploitants d'hébergement de tourisme sont également exaspérés. Pour eux non plus, la réunion publique organisée mardi soir à la mairie de Sainte-Anne par la municipalité en présence des représentants du SMGEAG n'a pas apaisé la colère de ces professionnels. Ils indiquent subir cette situation sans aucune solution proposée.
Ils espèrent simplement limiter la casse en pleine saison touristique. Maguy, qui gère six sites sur Sainte-Anne, a tout tenté. Jusqu’ici, elle surveillait l’arrivée en eau dans les robinets pour remplir les bouteilles et les mettre à disposition des touristes.
Mais cela ne suffit plus. Ces derniers jours, elle a dû rembourser plusieurs séjours.
L’eau, on en a besoin tout de suite. On fait avec les moyens du bord pour essayer de garder la clientèle que nous avons. Mais je les comprends : ils demandent le remboursement et ils partent. C’est un gros manque à gagner en pleine saison touristique
Certains hébergeurs ont d’ailleurs vu leur note dégradée sur les plateformes de réservation.
À ECOUTER Le reportage de Naïza Rippon