Une matinée consacrée à la douleur et à son traitement au CHU de Guadeloupe

Par 23/01/2024 - 16:07 • Mis à jour le 23/01/2024 - 16:17

Parce qu’elle est souvent un mal silencieux, la douleur liée à certaines maladies, notamment aux cancers, reste souvent taboue et cachée. Une matinée de sensibilisation était organisée hier matin (lundi 22 janvier), dans le hall de l’hôpital.

    Une matinée consacrée à la douleur et à son traitement au CHU de Guadeloupe
Douleur. Photo d'illustration

Le comité de lutte contre la douleur en fin de vie du CHU de la Guadeloupe, organisait hier une matinée consacrée à la douleur et plus particulièrement aux douleurs du cancer. 

Il faut savoir que la plupart des personnes traitées pour un cancer ressentent des douleurs à un moment donné de leur vie. 

Dès lors, il faut prendre en charge assez tôt cette douleur chez la personne atteinte de cancer sous peine d’altérer sa qualité de vie, d’où l’initiative de cette journée. 

Le docteur Sonny Gène, responsable du service soins palliatifs du CHU de la Guadeloupe, revient sur ce mal silencieux.

C’est l’occasion pour nous de sensibiliser le grand public mais également les professionnels de la santé. Car, aujourd’hui, le nerf de la guerre par rapport à la douleur, c’est quand même l’évaluation. On va devoir être proactif : anticiper avant même que le patient ne se plaigne et adapter notre traitement en fonction de cette évaluation 

Pour mener à bien cette évaluation, le CHU de Guadeloupe dispose d’une consultation douleurs.

Le patient qui se plaint de douleurs, il faut d’abord le croire. Ensuite, il y aura tout un travail de décodages pour qu’il soit soulagé le plus que possible. Au CHU, nous avons une consultation douleurs, qui est affiliée à l’équipe mobile douleurs soins palliatifs dont je suis le responsable et les patients, en général, demandent à leur médecin traitant ou spécialiste de leur faire un courrier et nous leur proposons un rendez-vous. Ils seront vus par l’infirmière, la psychologue, le médecin et il y aura une synthèse qui sera faite autour de la stratégie pour les prendre en charge.

« On fait avec »

Régine Pajaniandi, est membre de l’association Amazone Guadeloupe qui a pour but d’informer le plus grand nombre de personnes sur les cancers au féminin, d’agir auprès des personnes atteintes du cancer et de leurs proches en leur offrant des espaces d'expression, de rencontres et d'échanges. 

Elle a eu un cancer du sein et a connu les douleurs à un certain moment de son traitement.

On dit qu’un cancer n’est pas douloureux. Quand on est douloureuse, c’est que la maladie a évolué mais ce n’est pas forcément trop tard, il y a des soins, des traitements. Moi, je n’ai pas eu de douleurs pendant la maladie mais on m’a fait une masectomie, on m’a enlevé le sein. Ensuite, j’ai eu droit à la radiothérapie, les rayons et après l’hormonothérapie, un traitement pendant 5 ans pour bloquer les hormones. Et c’est à partir du traitement que j’ai commencé à être douloureuse. Ce sont les effets secondaires du médicament : douleurs cervicales, articulaires, musculaires. On a aussi des problèmes de concentration, des problèmes cognitifs

Des machines pour traiter la douleur 

Le laboratoire Enodis œuvre dans l’orthopédie mais également dans la science de la rééducation contre la douleur. Il a présenté des machines permettant de soulager la douleur des patients. 

Véronica Ajinça est délégué commerciale orthopédie et vasculaire auprès du laboratoire. Elle explique leur fonctionnement.

C’est de la neurostimulation. Les appareils vont utiliser des petits courants électriques en fonction des fréquences pour traiter les pathologies. Cela marche vraiment, surtout lorsque le patient l’utilise vraiment, pas juste une fois par semaine. Il n’y a pas de risques d’accoutumance, ce n’est pas un médicament

Même si ce type de soins existe, les patients en sont souvent peu informés.

Ils le sont lorsqu’ils passent par le service mobile de la douleur mais malheureusement, on n’en parle pas beaucoup car, chez nous aux Antilles, la douleur, c’est très tabou. On n’a pas trop le droit de dire qu’on a mal. Même quand c’est le cas, on essaie de faire avec


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