La musique antillaise face aux enjeux du numérique et de l’intelligence artificielle

Par 17/01/2024 - 11:54

En visite aux Antilles, Cécile Rap-Véber, la directrice générale de la Sacem évoque les grands enjeux du monde de la musique, en termes de rémunération des auteurs-compositeurs à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle.

    La musique antillaise face aux enjeux du numérique et de l’intelligence artificielle
Photo d'archives illustration

Cécile Rap-Véber, la directrice générale de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs, éditeurs de musique) est de passage aux Antilles. L’occasion, pour elle, de rencontrer les membres de la Sacem et ses équipes de Martinique et de la Guadeloupe.

Il s’agit de faire le point sur les évolutions du monde musical, de la digitalisation ou encore de l’arrivée de l’intelligence artificielle.

Cécile Rap-Véber

Invitée de la rédaction de RCI Martinique en début de semaine, la directrice générale évoque aussi la protection et rémunération des auteurs, des compositeurs et des chanteurs.

Face aux nouveaux modes de consommation de la musique, la Sacem a dû s’adapter pour protéger et rémunérer ses adhérents. La directrice générale s’en explique.

Depuis maintenant 2 ans et la sortie du Covid, c’est le digital qui a pris le « lead » sur la rémunération des auteurs-compositeurs, ensuite c’est le Live et enfin les médias. Mais bien évidemment, la situation peut être terriblement différente suivant la typologie d’artistes. Certains ne vont pas du tout recevoir d’argent de la part du streaming mais vont, en revanche, bien vivre grâce au Live. Et vous en avez d’autres qui, grâce aux médias, parce qu’ils font de la musique à l’image, du VOD, vont très bien s’en sortir 

Selon Cécile Rap-Véber, la Sacem est « devenue leader mondial de la gestion collective, devant les Américains, devant les Anglais parce qu’elle a su s’adapter et trouver des accords avec l’ensemble des plate-formes ».

« Première société au monde à avoir trouvé un accord avec Facebook Meta »

« La Sacem est la première société au monde à avoir trouvé un accord avec Facebook Meta, évidemment avec Tik-Tok, avec Netflix ».

Et le monde de la musique n’échappe pas à l’utilisation de l’intelligence artificielle. Certaines œuvres sont d’ailleurs créées de toutes pièces par l’IA et se retrouvent ensuite sur les plateformes de diffusion. Ces morceaux sont ensuite appelés « Fake stream ».

Alors, comment démêler le vrai du faux ? Cécile Rap-Véber répond.

On ne peut pas dire qu’on a trouvé la solution qui va révolutionner le monde mais on travaille avec énormément de distributeurs de start-ups pour arriver à s’assurer, d’une part, que les œuvres disponibles soient vraiment des œuvres de créateurs humains. Parce qu’aujourd’hui, la question c’est de savoir comment on va rémunérer ces milliards, trilliards de titres qui vont débarquer dont on ne connaît pas vraiment l’origine 

Pour elle, il y a deux aspects à cette problématique.

D’une part, comment ont été fabriqués ces nouveaux contenus ? Est-ce qu’ils se sont inspirés des œuvres de nos membres ? Et, dans ce cadre-là, nous sommes la première société au monde à avoir exercé notre droit d’opposition qui interdit à toutes les intelligences artificielles d’utiliser nos œuvres sans notre consentement. Et, depuis, on a été suivi par plein de sociétés qui font comme nous car elles se disent que la Sacem a tracé la voie. Et la deuxième chose que l’on devra mettre en place, c’est la rémunération qu’il faudra allouer à nos créateurs dans l’hypothèse où leurs œuvres ont été utilisées. Ce qui est important, c’est qu’on commence à avoir dans un certain nombre de pays des lois, des jurisprudences qui disent que si l’œuvre a été complètement créée par la machine, elle n’est pas utilisable 

À ÉCOUTER L’entretien complet réalisé par Cédric Catan


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