Vedettes maritimes : « la ligne Case-Pilote / Fort-de-France est un gouffre financier »
Alors que la desserte maritime Case-Pilote / Fort-de-France est provisoirement arrêtée et qu’une pétition circule pour sa défense, Charles Conconne, le gérant des Vedettes Tropicales lance un pavé dans la mare, estimant que cette ligne « est une aberration ».
Les Vedettes Tropicales sont à l’arrêt depuis le 6 novembre dernier entre Fort-de-France et Case-Pilote. Depuis le droit de retrait des salariés, les dessertes sont toujours assurées en service minimum entre les Trois-Îlets et Fort-de-France.
Récemment, Tony Chény, un habitant de Case-Pilote, a lancé une pétition intitulée « Sauvons notre navette » sur la plateforme change.org. Il s’agit de contester la suppression de ligne entre Case-Pilote et Fort-de-France.
Par ailleurs, le rédacteur de la pétition signée par plus de 500 signataires propose à la CTM de développer cette liaison en mettant en place une desserte le week-end et en l'étendant jusqu'à la ville de Saint-Pierre, « afin d'exploiter au mieux le potentiel touristique et économique de toute cette côte caraïbe, dont deux sites (La Montagne Pelée et les pitons du Nord) viennent d'être inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco ».
« Développer des lignes maritimes à perte, c'est un non-sens »
Pour Charles Conconne, le gérant des Vedettes Tropicales, c’est un « non-sens » : « développer des lignes maritimes à perte, c’est un non-sens et ça ne désengorge pas les routes », assure-t-il. Selon lui, la liaison entre Case-Pilote et Fort-de-France n’est pas rentable. Même si la suspension est provisoire, c’est « un gouffre financier » et une aberration des élus de vouloir la poursuivre.
Case-Pilote, c’est 2 abonnés, 10 validations par jour. Ce qui n’est pas le cas des Trois-Îlets où on laisse des gens sur les pontons avec des bateaux qui peuvent prendre plus de 100 passagers. En plus, on est en haute saison touristique. L’avantage des usagers de Case-Pilote, c’est qu’ils ont un bus qui passe, qui coûte le même prix que la navette, qui prend le même temps, 30 minutes et ensuite, un bateau pollue certainement plus qu’un bus ».
Malgré la pétition, Charles Conconne estime que cette ligne devrait être arrêtée.
Cela fait 25 ans que je suis dans le métier, 25 ans que j’alerte les politiques dessus. Les politiques ne font aucune réunion avec les opérateurs. Ils prennent des décisions d’ouvrir des lignes qui vont coûter très cher aux Martiniquais. Saint-Pierre / Fort-de-France, ce sera pire que Case-Pilote, qui est déjà à 500 000 euros par an ! Et on va transporter quoi ? 4-5 personnes ?
Le maire de Case-Pilote, Ralph Monplaisir, ne partage pas du tout le même avis. Selon lui, il est impensable d’arrêter de manière permanente la liaison des vedettes tropicales entre Case-Pilote et Fort-de-France.
Il n’a jamais été question d’arrêter ces vedettes-là. Il y a tellement de transports en commun qui ne sont pas rentables et qui bénéficient d’une subvention sur les tarifs pratiqués. S’il y a discussion, c’est parce qu’ils sont en train d’étudier les conditions
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Quid de la délégation de service public (DSP) ?
Lors du dernier appel d’offres pour la Délégation du Service Public Maritime, la Compagnie Martiniquaise de Navigation SAS (Vedettes Tropicales) avait été la seule à répondre. Elle avait obtenu le marché pour une période de 8 ans, du 1er novembre 2015 au 31 décembre 2023.
La DSP a finalement été prolongée jusqu’au 30 juin le temps d’en définir le périmètre précis et de permettre aux candidats de se manifester. Charles Conconne indique, pour sa part, qu’il ne se représentera pas sur la ligne maritime. Avec ou sans Case-Pilote. Et avec ou sans la desserte envisagée jusqu’à Saint-Pierre.