L'avenir du TCSP menacé par un conflit financier entre la CTM et Vinci
Sortis du garage il y a un peu moins de 3 mois, les bus à haut niveau de service (BHNS) pourraient y retourner sous peu. En effet, un conflit financier existe entre la CTM et Caraibus, filiale du groupe Vinci. La société, propriétaire par exemple des 18 arrêts du circuit, réclame entre 7 et 8 millions d'euros à la collectivité.
Le 23 mars 2017 démarrait la marche à blanc du TCSP. Et tout le monde affichait sa grande fierté de douciner les bus à haut niveau de service. Personne du Grand Sanblé n’avait manqué à l’appel.
Et surtout plus personne ne racontait non plus que le contrat PPP (partenariat privé public) passé entre l’ancienne région et Caraibus, filiale du groupe Vinci, était mauvais et que ce contrat allait ruiner la collectivité.
Des loyers impayés
Pourtant aujourd'hui on apprend qu'en fait presque rien n’a été payé dans cette affaire. En effet les avances sur loyers que la Région et aujourd’hui la CTM devaient payer n’ont pas été réglé. Pourquoi ? Parce que lorsque les dirigeants de Vinci ont rencontré Alfred Marie-Jeanne, président du Conseil Exécutif de la CTM il y a un mois, celui-ci a carrément indiqué que la collectivité ne paiera rien et qu’elle va dénoncer le contrat. Pire pour Vinci : ses dirigeants apprennent également que la CTM se réservait le droit de dénoncer tous les contrats que ses services ont passés avec l’entreprise. On se demande alors si cette déclaration devait être considérée comme une menace sur le contrat passé avec une filiale de Vinci pour la construction du lycée schoelcher.
Ce n'est pas la première fois que la CTM se retrouve confronté à ce problème. Lors de la plénière du 29 mars 2016, Alfred Marie-Jeanne avait déjà fait état d'une injonction de payer de la part de Caraïbus. "Je paierai d'abord les bourses des enfants, la formation professionnelle et les salaires des travailleurs avant de payer ça", avait déclaré le Président du Conseil Exécutif.
Près de 8 millions d'euros à régler
Autrement dit le litige qui existe entre la CTM et Caraïbus, cette société qui gère les infrastructures du TCSP, entraîne aujourd’hui des retards de paiements qui s'élèvent à presque 8 millions d’euros. Un montant auquel il faut ajouter 800 000 euros d’intérêt de retard et 19 000 euros de frais d’avocat.
Sans oublier bien sûr des conséquences financières pour Caraïbus, à tel point que si la CTM ne change pas d’avis, la société pourrait mettre un terme à l’exécution de toutes les prestations initialement prévues. Un risque énorme pour l'avenir du TCSP puisque l'entreprise assure l'entretien des bus, des 18 stations, du centre technique et de 4 kilomètres de voies.
En conséquence il n’y aurait ni marche à blanc, ni marche en couleur. À moins que le Syndicat Mixte, Martinique Transport et la CTM trouvent une solution pour remettre le moteur des bus du TCSP en marche.