[DOSSIER ECONOMIE CIRCULAIRE 2/2] Tara, ex-candidate à Miss Martinique et chineuse professionnelle
Le marché de la seconde main a le vent en poupe. Certains passionnés en ont même fait leur métier comme l’ancienne candidate à Miss Martinique, Tara Charles Donatien, qui chine des meubles et objets anciens pour les revendre à ses clients après les avoir parfois customisés ou restaurés.
Des podiums de Miss au marché des objets anciens, il pourrait y avoir un grand écart. Pas pour Tara Charles-Donatien qui a fait les deux. En août dernier, cette native du Prêcheur de 30 ans candidatait à la couronne de Miss Martinique.
Aujourd’hui, elle arpente les ressourceries, les maisons de particuliers à la recherche d’objets ou de meubles anciens, à restaurer, customiser.
Son plaisir, c’est de chiner à la recherche d’une perle rare, unique. Les maisons de ses clients regorgent souvent de trésors vintages en tout genre…
Je tombe souvent sur des clients qui vont au-delà de mes espérances en terme de déco de seconde main. Après, on est souvent sur du meuble colonial, peu de fois sur des meubles contemporains, modernes. Je suis aussi à la recherche de ça pour mixer un peu les univers. Mais je suis souvent agréablement surprise, avec des clients très agréables
À la Martinique, comme dans l’Hexagone, le marché de la seconde main connaît un véritable essor. Passionnée, Tara en a fait son métier et a créé sa propre entreprise, Sino and Co.
Passionnée depuis l'enfance
Une passion qui lui vient de l’enfance. Née en Martinique, elle a longtemps vécu dans l’Hexagone avec sa mère où, ensemble, elles parcouraient les brocantes, les dépôts-vente et les friperies.
Amatrice de vêtements, Tara a plutôt choisi de se spécialiser dans les objets de décoration.
Ce qui me plaît dans cet univers, c’est de dénicher des objets qui ont une histoire. Je trouve que les coupes sont beaucoup plus travaillées, il y a le sens du détail. On est sur du produit de qualité. Et souvent, je me prends à imaginer une personne âgée l’utiliser. Et le fait de le reprendre chez moi, je trouve que c’est une pièce forte qui apporte à un plus à une déco un peu plus classique
Cette croissance du marché de la seconde main a été encouragée par la crise sanitaire.
Les confinements ont aussi favorisé le développement du commerce en ligne.
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Cette période compliquée a entraîné des changements de comportements chez les consommateurs, comme le désir de consommer de façon plus responsable et de faire des économies.
Un marché prometteur à la Martinique
La Martinique suit cette tendance mondiale même si les préjugés sont parfois encore tenaces.
Utiliser des articles qui ont déjà été utilisés par d'autres, que ce soit en vêtements ou en mobilier, on a toujours cette petite superstition… Le fait d'acheter quelque chose qui a déjà été utilisé, de ne pas acheter du neuf, ma grand-mère pourrait me dire « Oui, mais tu ne sais pas ce que la personne a fait avec, etc ». Et c'est souvent le discours que nos familles, « les anciens » peuvent nous tenir
Malgré cela, Tara estime que ce marché de l'occasion a aujourd’hui un bel avenir dans son île natale.
En Martinique, ça commence tout juste. On commence à avoir des friperies de prêt-à-porter. On est sur le début d'un nouveau marché sur le territoire Martiniquais
Amoureuse des objets qui ont une vraie histoire, la jeune femme ne compte pas s'arrêter de chiner en si bon chemin.
À ÉCOUTER Le reportage d’Erika Govindoorazoo, après une visite chez une cliente