Notre santé auditive est-elle négligée ?
En France, un adulte sur quatre serait concerné par une forme de déficience auditive, indique l’Inserm (institut national de la santé et de la recherche médicale). Pourtant, s’inquiéter de sa santé auditive, si fragile, semble être une chose rare. Notre santé auditive est-elle négligée ? C’est la question du Décryptage du Mercredi de ce 13 décembre.
Au milieu des actions de prévention pour le cœur, le diabète, la vue, la peau, la prévention en matière de santé auditive semble moins présente dans notre quotidien. Pourtant, la qualité de notre perception des sons, et le bon fonctionnement de nos oreilles peut jouer un rôle fondamental sur notre santé.
Pour rappel, ce qui relève de l’audition c’est l'ensemble des processus liés à la capacité de percevoir des sons qui nous entourent. À noter que d’un point de vue physiologique, l’oreille, organe le plus impliqué dans l’ouïe a aussi un rôle à jouer en interne et en externe dans le fonctionnement de l’audition.
Parfois assise à côté d’un jeune qui a son casque j’entends toute sa musique je pense que ce n’est pas normal.
"Je l’avoue, je ne pense pas à ma santé auditive, mais je vis plutôt dans un environnement calme, hormis les enfants qui crient", confie cette jeune femme qui souligne que cela lui coute de baisser le son de son morceau de musique préféré.
Selon une étude IFOP datée de 2019 sur l’audition en France, beaucoup de français et notamment les jeunes font l’objet d’une surexposition permanente de leur tympan qui se trouve alors affecté négativement.
50% des 15-17 ans écoutent de la musique avec un casque (ou des écouteurs) 1 à 2h par jour. Pour 20% d’entre eux, la durée d’exposition quotidienne oscille entre 2 et 3h. Plus intéressant encore, 42% des moins de 35 ans déclarent s’endormir avec les écouteurs de temps en temps à tous les soirs.
Le risque ? La perte auditive, soit un début de surdité (le fait de ne pas entendre) qui peut se manifester avec l’apparition d’acouphènes. Soit cette sensation auditive anormale semblable à un bourdonnement, mais qui n'est pas provoquée par un son extérieur. En France, 43% de la population se plaint régulièrement d’acouphènes.
Quelles conséquences ?
En cas d’absence de prise en charge, « la perte d'acuité auditive, appelée surdité ou hypoacousie, peut être gênante dans la vie de tous les jours », indique l’Assurance Maladie. Chez l'enfant, une surdité qui n'est pas détectée très tôt a un impact sur le développement du langage. Et chez l’adulte ou la personne âgée, la baisse de l'audition conduit peu à peu à l'isolement et à la perte des stimulations essentielles pour préserver les facultés intellectuelles. À cela peuvent s’ajouter une augmentation de l’irritabilité, de l’anxiété et une perte de la joie de vivre.
Comment se préserver, quels sont les traitements existants, quels sont les publics les plus concernés ?
Pour en parler ce soir, nous recevons :
-Emmanuel Martin, audioprothésiste
-DR Régine Di Riggiero ORL (otorhinolaryngologie)
- Dr Eugène Sandomo , de la Médecine du Travail.