Le Conservatoire botanique de Martinique rend hommage à des figures emblématiques
Un an après son installation à De Briant à Fort-de-France, le Conservatoire botanique de Martinique a tenu à rendre hommage ce samedi 2 décembre à quatre figures emblématiques de sa structure.
Madeleine Jouye de Grandmaison, Lucienne Maurice, Jean-Pierre Fiard et Gérard Chauvin étaient à l’honneur ce samedi au Conservatoire botanique de Martinique. En effet 4 salles du site de De Briant portent désormais leur nom. Fondé en 2002 sous l’impulsion d’Aimé Césaire et du docteur Pierre Aliker, le but de ce conservatoire était de créer un enracinement du Martiniquais afin qu’il s’approprie sa terre. Aujourd’hui, pas moins de 12 personnes, botanistes, écologues et géomaticiens y travaillent en équipe.
Pour Guillaume Viscardi, le directeur, le rôle du conservatoire est aujourd’hui essentiel.
Nos champs d'action, c'est la connaissance et la conservation de la flore, de la fonge et des habitats. On fait des inventaires, on fait du terrain, c'est-à-dire qu'on va sur certaines zones et on essaye de cocher tout ce qu'on voit et d'identifier tout ce qu'on voit. Toutes ces données- là, après, elles sont rentrées dans des bases de données et ces bases de données, après, nous permettent de dresser des cartes de répartition de la flore de Martinique et surtout de savoir si certaines espèces sont très communes et si d'autres sont plus rares et si d'autres sont menacées.
Préserver nos espèces
C’est le cas de l’Estrée de Saint-Pierre, une plante qui a disparu dans nos terres, mais qui a pu être sauvée grâce au conservatoire :
Malheureusement, elle a disparu dans la nature, mais heureusement, le conservatoire la conservait dans ses serres. On avait récolté des graines, on l'avait fait pousser. On est sur le point de la réintroduire dans la nature, de faire en sorte qu'elle reparte naturellement, qu'elle puisse se débrouiller toute seule dans son milieu naturel.
Madeleine Jouye de Grandmaison née Nol a aujourd’hui 86 ans. Elle est la co-fondatrice du conservatoire et se dit contente d’avoir porté sa pierre à l’édifice.
Je suis admirative de la persistance et surtout de l'efficacité de l'équipe qui est au muséum à l'heure actuelle. Quand vous repérez l'organisation de la nature, de l'environnement, il faut la préserver. C'est le rôle d'un conservatoire. Il prend en charge toutes les forêts de la Martinique, toutes les plantes rares, a dirigé également le ZNEF, c'est- à- dire les zones d'intérêts économiques et floristiques majeures, a mis en lumière les plantes endémiques. Tout cela, il faut les conserver dans un herbier, dans des photos…
De quoi informer et éduquer le public à la connaissance et à la préservation de la diversité végétale du territoire.
A noter que depuis 2020, le Conservatoire botanique de Martinique est agréé par le Ministère de l'Ecologie au titre de Conservatoire botanique national (CBN) et son domaine de compétence correspond au territoire de la Martinique.