Transfert des 50 pas, restitution des îlets, autorité unique de l’eau : ce qu'ont voté les élus de la CTM
Depuis hier (jeudi 30 novembre), les élus de l’assemblée plénière de la Collectivité Territoriale de Martinique sont réunis en plénière. Ils procèdent à l'examen de 66 dossiers. Retour sur les principaux abordés a cours de ces deux jours.
Depuis hier, les élus de l’assemblée plénière de la Collectivité Territoriale de la Martinique examinent 66 dossiers, dont le transfert des 50 pas géométriques à la CTM, l’autorité unique de l’eau, l’aide à l’installation des étudiants ou encore les assises de la vie chère en Martinique… Retour sur ces deux jours.
Transfert des 50 pas géométriques
Hier matin, les élus de l’Assemblée ont voté à l’unanimité pour le transfert de la compétence de l’agence des 50 pas géométriques à la Collectivité Territoriale de Martinique.
16 000 familles sont installées sur cette zone du littoral, dont 3 000 sans titre de propriété.
Pour le président du conseil exécutif, Serge Letchimy, ce transfert est un chantier colossal.
Le travail a commencé, nous avons une agence des 50 pas très compétente. On a des réunions très fréquentes avec le préfet, on a des comités qui travaillent ensemble. Bien sûr, si on n’arrive pas à obtenir tout ce qu’on veut, on définira des modalités, on peut reculer de quelques mois pour terminer mais il faut absolument des délimitations extrêmement précises. Il faut parler des zones dangereuses, là où se trouvent des familles en très grandes difficultés sismiques ou tsunamis. Quelles sont les modalités de relogement. En tout cas, il faut, à mon avis, assumer cette responsabilité pour être maître de notre littoral et pouvoir l’aménager à notre gré
Les familles habitant sur des parcelles régularisées ou en cours de régularisation ne seront pas concernées par ce transfert.
La « restitution des 48 îlets aux Martiniquais »
Dans le cadre de ce transfert des 50 pas, en plus d'une délimitation précise des zones urbaines, urbaines diffuses et naturelles, les élus de l'Assemblée ont voté un amendement ajoutant les 48 îlets de Martinique à la liste des zones concernées par le transfert afin de mettre en œuvre les moyens permettant d’assurer leur protection.
Selon Serge Letchimy, il « ne s'agit pas d'un simple transfert de propriété ou de compétence ».
Il s'agit de faire de ces 48 îlets des entités naturelles juridiques, à l'instar de ce qui est prévu aux Salines. Il nous faut être très clairs sur la question : hauts lieux de notre patrimoine naturel, ils ne pourront plus être habités de manière privative et seront ainsi restitués au Peuple martiniquais
La création d'une Autorité Unique de l'Eau
Cette nouvelle structure, attendue, espérée ou annoncée de très longue date, sera mise en place à l’issue d'une phase d'études juridiques.
Elle devrait permettre, à termes, l’instauration d’un prix unique de l’eau et d’un prix social de l'eau, une gestion mutualisée des infrastructures de collecte, de distribution et de production, une meilleure mobilisation des financements pour les travaux, une plus juste répartition en cas de sécheresse, une meilleure organisation pour les contrôles sanitaires et la mise en place d’un programme d’investissement pluriannuel.
Le 7 novembre dernier, en anticipation, les trois EPCI (Espace Sud, Cacem et Cap Nord) et la CTM ont signé une convention-cadre relative à la mise à niveau et la sécurisation des infrastructures eau potable et assainissement.
ET AUSSI
Extension de la vidéoprotection
Parmi les dossiers étudiés ce vendredi (1er décembre) : l’extension du dispositif du système de vidéoprotection. Depuis 2011, 11 communes bénéficient de cet outil pour renforcer la sécurité publique.
Aujourd’hui, la collectivité territoriale s’engage à hauteur de 25%, comme le précise Fernand Odonnat, président de la commission grand travaux de la CTM.
Initialement, le conseil régional puis la CTM intervenaient à hauteur de 11 à 57%. Aujourd’hui, on va stabiliser le taux à 25% pour les communes concernées qui ont dû faire face à une hausse significative de la délinquance, du sentiment d’insécurité. Mettre en place la vidéosurveillance dans une commune s’accompagne de mesures complémentaires. Cela signifie, par exemple, qu’il y a mise en place de PC, avec du personnel formé, assermenté, capable, en toutes occasions d’exploiter ces images et de permettre aux forces de l’ordre d’intervenir le cas échéant