Une aide d’urgence pour les femmes victimes de violences conjugales
Calculée selon leurs revenus, cette aide d’urgence allant de 200 à 1 300 euros, sera accordée, à partir du 1er décembre, aux femmes victimes de violences conjugales pour les aider à se mettre à l’abri.
A partir du 1er décembre, toutes les femmes victimes de violences conjugales pourront recevoir une aide d’urgence allant de 200 à plus de 1 300 euros en déposant une requête auprès de la Caf.
Calculée selon leurs revenus, cette aide versée directement, dans un délai maximum de 5 jours, sera accordée aux femmes victimes de violences conjugales pour leur permettre de quitter au plus vite leur foyer et de se mettre à l’abri de leur agresseur.
« Un coup de pouce »
En Guadeloupe, les associations d’aide aux victimes saluent la mesure, mais l’estiment insuffisante. C’est le cas de Christiane Méride, présidente de l’association « Forces » qui accompagne depuis 23 ans les femmes qui veulent sortir de l’engrenage des violences conjugales.
C’est un coup de pouce et un coup de pouce est toujours le bienvenu pour certaines femmes qui se trouvent dans des situations très difficiles et souvent privées d’argent. Mais après ce coup de pouce, il faudrait qu’elles puissent avoir accès à une suite. Ce n’est pas le tout de dire partir. Il faut pouvoir aller voir les bonnes personnes, les bons organismes. Il faut être bien dans sa peau. Il faut se prendre en main, prendre en main ses enfants. Dans un premier temps, on se retrouve face à soi-même.
« Prendre en charge les auteurs »
Pour la présidente du CIDFF (centre d'information sur les droits des femmes et des familles), Josie Cléril, cette mesure est un plus pour aider les femmes à quitter le foyer où elles sont maltraitées.
Souvent, les femmes ont des difficultés pour quitter les logements. Bien qu'en principe, ce ne sont pas elles qui devraient partir, mais quand on a sa vie en danger, je pense que, parfois, on fait les choix qui nous semblent les plus judicieux pour se mettre à l'abri. Donc, si ça peut aider pour quitter le domicile, oui, pourquoi pas ? Parce que sincèrement, il y a des femmes qui n'ont pas la possibilité de partir. Et on n'a pas suffisamment de logements à disposition pour les recueillir assez rapidement.
Mais pour la présidente du CIDFF, l’amélioration de la situation passe par la prise en charge des auteurs, qui souvent sont récidivistes.
Je pense qu'il faut aussi beaucoup d'informations aux hommes, parce que la plupart du temps, les auteurs sont des hommes. Je sais qu'il existe aussi le contraire. Je pense que c'est à ce niveau-là qu'on pourrait agir.